Deux militants d'extrême droite condamnés pour avoir visé le recteur de la mosquée de Lyon

Photo d'un symbole islamique : étoile et de croissant au-dessus d'une mosquée

Le groupe Génération identitaire, un mouvement politique français d'extrême droite identitaire créé en septembre 2012 et dissous par le gouvernement en Conseil des ministres en mars 2021, continue à défrayer la chronique. Deux anciens membres de ce groupe ont été condamnés à Lyon pour des tweets haineux visant le recteur de la mosquée de Lyon ; Kamel Kabtane. Un recteur d'origine algérienne et fondateur de l'association culturelle lyonnaise islamo-française (Aclif) en 1980.

Le tribunal correctionnel de Lyon a donc condamné ces deux anciens membres actifs du groupe d'extrême droite génération identitaire. Ces deux hommes ont été accusés de « provocation publique à la haine ». Ils se sont attaqués en 2020 au recteur de la mosquée de Lyon Kamel Kabtane. Ces deux militants ont, lors de cette période de crise sanitaire, accusé le recteur d'avoir appelé à la prière pendant le confinement.

Les deux accusés, dont un ancien porte-parole de ce groupe d'extrême droite, ont été condamnés à quatre mois de prison avec sursis et à une amende de 5 000 euros à payer solidairement. Le recteur de la moquée avait mis en cause les accusations de ces deux militants lors ce qu'ils se sont pris à lui. Il avait affirmé que le seul appel à la prière lancé à Lyon pendant le confinement avait été celui lancé le 25 mars 2020, en même temps que sonnaient les cloches de toutes les églises de France en solidarité avec les soignants.

Cependant, ces militants ont continué à s'attaquer à ce recteur. Au moment des faits, le groupe Génération identitaire avait projeté des visuels sur le minaret de la mosquée dénonçant ces appels à la prière musulmane qui, selon eux, avaient résonné pendant le confinement. Ces militants avaient aussi publié sur les réseaux sociaux une pétition réclamant l'expulsion du recteur vers l'Algérie et plusieurs tweets haineux, dont l'un affichant la photo de M. Kabtane à côté de celle de Salah Abdeslam, qui a participé aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis. Ils avaient accusé ce recteur d'avoir les mêmes dessins que le terroriste. C'est-à-dire « l'islamisation de la France ».

Suite à ce verdict, Kamel Kabtane a déclaré : « cette condamnation me confirme que nul ne peut faire l'objet d'un traitement aussi exécrable que celui dont j'ai été l'objet de la part d'individus qui, sous le couvert de la liberté d'expression, ont cru être en droit d'attenter à ma dignité et à mon honneur en mettant en cause mon appartenance à ce pays et l'action que j'ai entreprise depuis toujours au service du vivre ensemble et du pays ».

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