Marocgate : des associations marocaines fustigent les eurodéputés corrompus

Drapeau du Maroc et drapeau de l'Union européenne

Le Maroc est dans de sales draps. Acculé de tous les côtés, le royaume perd de plus en plus de soutiens en Europe. L'affaire d'espionnage avec le logiciel israélien Pegasus, suivie du scandale de corruption au parlement européen, appelé Marocgate, achève la crédibilité du Maroc sur le plan international. Au Maroc la classe politique ne cesse de crier au scandale accusant des ONG et des pays hostiles de vouloir ternir l'image du pays. Cependant, d'autres Marocains appuient la résolution du parlement européen et vont encore plus loin. Ils accusent les eurodéputés corrompus de soutenir « les injustices au Maroc ». 

Les choses se corsent donc pour le royaume. Les victimes marocaines de l'espionnage avec le logiciel Pegasus, celles qui ont été harcelées ou encore persécutées par les autorités marocaines, envisagent de se porter partie civile dans le cadre de l’enquête judiciaire ouverte en Belgique sur le réseau de corruption au sein du Parlement européen impliquant le Maroc et le Qatar. L'ex-président de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) n'y est pas allé de main morte contre les eurodéputés. Elle a estimé que « toutes les victimes des droits humains au Maroc sont des victimes des eurodéputés corrompus ».

Cette militante pour les droits humains dénonce les agissements des députés impliqués dans l'affaire de corruption au parlement européen, en estimant que ces députés se « chargeaient de diffuser une fausse image du Maroc, de blanchir le pouvoir marocain et d’entraver de facto le travail des défenseurs des droits de l’homme au Maroc ». Le Maroc ne peut donc pas parler de la main de l'étranger ou de l'ingérence, ce sont des Marocains qui subissent les atteintes aux droits les plus élémentaires qui les dénoncent.

En effet, c'est a Rabat qu'un collectif est né. Ils sont sept de ces victimes, ou représentants de celles qui sont en prison, qui se sont réunis dans les locaux de l'AMDH, pour s'organiser afin de se porter partie civile dans le cadre de l’enquête en cours devant la justice belge sur le réseau de corruption qui agissait au sein du Parlement européen. Cependant, cette liste est appelée à s'allonger. Des détenus en prison devront se joindre à cette initiative dès qu'ils seront informés. « Leurs familles peuvent difficilement leur rendre visite. Tous les prisonniers politiques sont à l’isolement, leurs conditions de détention sont pires que celles qui prévalaient pendant les années de plomb », rapporte Fouad Abdelmoumni, économiste et militant pour les droits humains au Maroc.

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