L’Espagne s'est alignée sur la proposition marocaine à propos du Sahara occidental. L'Algérie a rappelé son ambassadeur à Madrid pour consultation. Les événements se sont accélérés dans un contexte de tensions régionales. La décision espagnole est considérée par l’Algérie comme une trahison. Les relations diplomatiques entre les deux pays sont donc entrées dans une spirale de tensions. Ces crises durent dans le temps sans espoir d'apaisement dans un proche avenir, surtout en sachant que le traité d'amitié entre les deux pays a été gelé par l'Algérie. C'est dans ce contexte que le chef de l'État algérien s'est exprimé.
Abdelmadjid Tebboune a donc confirmé l'enlisement de la crise. Lors de son entrevue périodique avec certains médias, diffusée vendredi soir, Abdelmadjid Tebboune s'est exprimé sur cette crise. Il a notamment exprimé son regret quant à cette situation due au « faux pas » et à « l’acte inamical » des dirigeants espagnols. Le chef de l'État algérien a cependant qualifié, les relations de l’Algérie avec le peuple espagnol de « très bonnes », en sus de « notre respect total pour le roi d’Espagne ».
Les déclarations du chef de l'État algérien n'apportent donc rien de nouveau dans le débat sur la crise avec l'Espagne. Il confirme toutefois qu'on est loin d'un nuage d'été. La crise est profonde avec l'Espagne et l'Algérie ne compte pas lâcher du leste. Alger veut faire payer au gouvernement espagnol son revirement et le fait savoir. Les appels du pied de certains membres de ce gouvernement et les tentatives de l'Union européenne de régler cette crise se sont donc avérées vains.
Abdelmadjid Tebboune confirme également certaines analyses qui affirment que le retour à la normale entre les deux pays ne se fera pas avant le départ de l'actuel gouvernement dirigé par Pedro Sanchez. Selon ces analystes, pour Alger, la fin de la crise avec Madrid est donc tributaire d'un changement de gouvernement en Espagne. En effet, ce ne sont pas les Espagnols, c'est l'actuel gouvernement dirigé par le socialiste Pedro Sanchez qui est à l'origine de la crise entre les deux pays. Une crise née à la suite de la décision du gouvernement espagnol de changer sa position vis-à-vis du conflit au Sahara occidental. C'était le 18 mars 2022 lorsque le palais royal marocain avait indiqué dans un communiqué rendu public que l'Espagne, par la voix de son chef de gouvernement Pedro Sanchez, a annoncé son soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental.