Manifestations en France contre la loi sur l'immigration

Des manifestants en France contre la loi sur l'immigration

Défendu mordicus par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le projet de loi sur l’asile et l’immigration, qui prévoit plusieurs mesures pour faciliter les expulsions, ainsi qu'une réforme du droit d'asile et un volet intégration, continue d’être rejeté. Ladite loi avait été fortement dénoncée samedi 4 mars à travers bon nombre de villes françaises.

À Paris, à titre d’exemple, ils étaient des milliers de manifestants à battre le pavé dès les premières heures de cette journée du samedi, déplorant « un climat de plus en plus hostile aux immigrés ». « Donnez les papiers », « Les préfectures, les OQTF, la loi Darmanin… On en a marre ! » ou encore « Ouvrez les frontières », est-il notamment écrit sur les pancartes portées par les manifestants lors d’un rassemblement organisé à l'appel du collectif « Uni.es contre une immigration jetable », qui a été créé en janvier 2006 en réaction à un projet de réforme du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda) mené par le président français de l’époque Nicolas Sarkozy. Les manifestants ont également appelé, selon plusieurs médias locaux, à la fermeture des centres de rétention.

Aux côtés des sans-papiers, des ONG et associations telles que La Cimade, La Ligue française des droits de l’Homme, des syndicats d’avocats et d’autres organisations, ont tous pointé du doigt cette loi qui « fait peser une épée de Damoclès sur la tête de chaque étranger ». « Régulariser uniquement dans les secteurs dits en tension, c'est très problématique : cela veut dire régulariser là où personne ne veut aller, car les conditions sont des conditions indignes », a estimé Cybèle David, membre du collectif et de Solidaires, interrogée par l'AFP. Selon lui, « c'est un tri des immigrés et un chantage à l'acceptation d'un travail ».

Nouveau projet de loi Darmanin : Des manifestations à Lyon, Marseille et Perpignan

Les Parisiens n’étaient pas les seuls à dire unanimement « non » à la nouvelle loi sur l’immigration. Des centaines de manifestants étaient également au rendez-vous à Lyon. « Accueillir plutôt que réprimer », proclamait une pancarte, tandis que les manifestants scandaient : « qu'est-ce qu'on veut ? Des papiers ! Pour qui ? Pour tous ! », a constaté un journaliste de l'AFP.

Plus au Sud, à Marseille, ils étaient entre 150 et 200 et se sont arrêtés longuement devant le CRA situé dans le 14e arrondissement (nord) de la ville et scandant « des papiers pour tous ou pas de papiers du tout », ou « pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons les centres de rétention ». « On n'est pas des criminels, nous aussi on a droit à la liberté, sans centre de rétention. On veut travailler, payer des taxes et des impôts », regrettait Mohamed, un Guinéen de 33 ans.

À Perpignan aussi, des associations d'aide aux migrants et aux réfugiés, ainsi que divers groupements syndicaux hostiles à la loi Asile et Immigration du gouvernement, se sont donné rendez-vous hier samedi 4 mars 2023 en après-midi place de la République avant d'entamer leur marche les menant jusqu'aux portes de la préfecture.

Et comme partout ailleurs en France, les slogans scandés résument les craintes quant à cette nouvelle loi, si elle venait à être adoptée. « Non à l'immigration jetable »; « Oui à une politique migratoire d'accueil et de respect des accueillis », « Tous unis pour favoriser l'inclusion, et la lutte contre la régularisation précaire », répétaient-ils.

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