L'Algérie, reconnue pour être un fournisseur fiable de gaz naturel depuis plus d'un demi-siècle, est devenue le premier exportateur de gaz d’Afrique en détrônant le Nigeria. L’Algérie s’affirme de plus en plus sur les marchés internationaux, consolidant ainsi sa place parmi les pays hautement fiables en matière d'approvisionnement de ses clients en dépit de toutes les fluctuations que connaît ce marché, notamment depuis la guerre en Ukraine.
Les chiffres avancés par l’Organisation des pays arabes producteurs de pétrole (Opaep), dans son rapport de ce mois de mars 2023, le confirment. L’organisation affirme, en effet, que « les exportations algériennes en gaz (via des gazoducs) ont enregistré une hausse de 10 % durant l’année dernière par rapport à 2021, contre une baisse de 12 % des exportations de GNL durant la même période. Les exportations algériennes de GNL sont ainsi, passées de 11,48 millions de tonnes à 10,2 millions de tonnes durant l’exercice dernier ».
Toujours selon les données de l’Opaep, le gazoduc Medgaz liant l’Algérie à l’Espagne a connu une augmentation de l’ordre de 2 milliards de m3 en 2022 « en passant de 8 milliards de m3 à 10 milliards m3 ». Idem pour les quantités de gaz acheminées vers l’Italie, via le Transmed, qui passent à « 23,5 milliards de m3 » contre 21,5 milliards m3 en 2021. Cela fait de l’Algérie un fournisseur fiable et important des marchés italien et espagnol », précise la même source. L’Algérie a livré 1,2 milliard de mètres cubes à l’Italie et 800 millions de mètres cubes à l’Espagne en janvier 2023.
Aussi, l’Algérie, dont les exportations ont avoisiné les 97 millions de m3/jour vers l'Italie (un record depuis 2011), exporte actuellement près de 27 milliards de m3 de gaz/an vers ce pays. Selon des chiffres de novembre 2022 de la revue Middle East Economic Survey, l'Algérie a fourni à l'Italie, durant les neuf premiers mois de 2022, 17,3 milliards de m3 de gaz.
La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, en visite en Algérie en janvier dernier, a d’ailleurs obtenu plus de gaz pour son pays. Les volumes de gaz passeront en effet à 28 milliards de mètres cubes d'ici 2024 « Nous mettons à jour chaque année les quantités convenues et pleinement respectées par l'Algérie. Nous avons été approvisionnés en 3 milliards de mètres cubes supplémentaires en 2022, en plus de 3 autres en 2023 et plus à l'avenir », expliquait le Claudio Descalzi, PDG du groupe ENI en marge de la visite de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, en Algérie. Toufik Hakkar, PDG de Sonatrach, a fait savoir récemment que plus de 4 milliards de m3 de gaz naturel ont été livrés aux Européens en 2022.
Gaz naturel : l'Algérie veut exporter 100 mds de m3
Grâce à des réserves substantielles de gaz naturel et à l'augmentation récente de la production, le Groupe pétro-gazier national Sonatrach ambitionne de devenir « l'une des plus importantes sources d'approvisionnement en gaz au monde ». Il convient de souligner, à ce propos, que la production globale actuelle de gaz naturel dépasse les 130 milliards de m3, dont plus de 50 milliards de m3 sont destinés à l'exportation. S’agissant de la capacité de liquéfaction, elle est estimée à plus de 30 milliards de m3/an avec l'existence de 4 complexes de liquéfaction.
Le chef de l'État Abdelmadjid Tebboune avait, pour rappel, affirmé, le 13 décembre dernier, l'ambition de l'Algérie de doubler sa production de gaz destinée exclusivement à l'exportation. « Nous produisons actuellement près de 102 milliards de m3 de gaz, dont la moitié est consommée localement. J'espère qu'en 2023, nous atteindrons une production de 100 mds de m3 de gaz destinée exclusivement à l'exportation », avait déclaré le chef de l’État lors de sa visite au pavillon des industries pétrolières du Groupe Sonatrach, à la Foire de la production algérienne (FPA-2022).
Pour ce faire, Sonatrach, qui s’est engagée dans une nouvelle dynamique de développement, a procédé durant l'année 2022 et au début de l'année en cours à la signature de plusieurs accords, contrats et mémorandums de coopération avec des compagnies mondiales, consolidant sa place de leader dans le domaine des hydrocarbures au niveau africain et international. Un important budget pour l'investissement à l'horizon 2026, d'une valeur globale de l'ordre de 40 milliards de dollars a été également mis en œuvre.