Houria, le nouveau film de Mounia Meddour, est dans les salles

Affiche du film Houria, réalisé par Mounia Meddour

Mounia Meddour revient sur le devant de la scène cinématographique. Après le long-métrage Papicha, le nouveau film de la réalisatrice algérienne a pour nom, cette fois-ci, Houria (Liberté). Le rôle principal, tout comme dans Papicha, revient à Lyna Khoudri.

Le deuxième long-métrage de Mounia Meddour se veut une continuité du précédent, pour lequel elle avait d'ailleurs raflé le César du meilleur premier film en 2020. Dans Houria, tourné principalement à Marseille – avec une petite partie à Alger –, Lyna Khoudri incarne le rôle d'une jeune et talentueuse danseuse de ballet qui gagne sa vie en travaillant comme femme de ménage.

« À la fin de Papicha, je me suis dit qu'il fallait que je raconte l'Algérie d'aujourd'hui, parce qu'il y a une jeunesse qui étouffe, des femmes qui ont des rêves et qui sont entravées », affirme la réalisatrice à l'AFP. Présenté à Cannes, hors compétition, devant plus de 250'000 spectateurs, le film Papicha résume l'histoire de Nedjma, étudiante à Alger dans les années 1990 qui décide de braver les interdits en organisant un défilé de mode.

Houria : La danseuse agressée par un islamiste

Le long-métrage Houria résume, en effet l'autre combat de la femme algérienne dans toute sa composante. Il porte notamment sur celui de cette jeune danseuse algéroise dont la vie bascule après une agression perpétrée par un islamiste qui se dit « repenti ». Devenue muette, elle va tenter de se reconstruire par la danse.

« Alger. Houria, une jeune et talentueuse danseuse en devenir, est violemment agressée par un ancien terroriste et se retrouve à l'hôpital. Ses rêves de carrière s'envolent. Elle doit alors accepter et aimer son nouveau corps. Entourée d'une communauté de femmes, Houria va retrouver un sens à sa vie en inscrivant la danse dans la reconstruction et sublimation des corps blessés », est-il résumé dans le synopsis du film.

« À travers le personnage de Houria, c'est de l'Algérie dont je parle, d'un pays qui a été blessé, heurté, mais qui a sa jeunesse et des ressources pour continuer à être debout », explique encore Mounia Meddour. Connue pour son audace dans le choix des thèmes, la réalisatrice algérienne ne voulait en aucun sombrer dans « l'interdit ».

Bien au contraire. Selon elle, qui affirme s'inspirer de la photo – devenue virale – d'une danseuse lors des manifestations de 2019, le choix de la danse pour raconter cette histoire de résilience n'est pas anodin : « le corps des femmes reste un sujet tabou dans la société algérienne », insiste la réalisatrice. « On m'a dit : "attention, le deuxième film, c'est très compliqué, réfléchis bien avant de te lancer". Mais, pour moi, ça faisait sens de faire cela et de ne pas m'arrêter à Papicha », a-t-elle ajouté.

Le long-métrage Houria sera-t-il diffusé en Algérie ?

À la question de savoir si le long-métrage serait projeté en Algérie, Mounia Meddour n'y compte pas trop. « Je ne garde aucun espoir là-dessus », répond la réalisatrice, précisant toutefois avoir un distributeur algérien. Elle rappellera que Papicha n'est jamais sorti dans les salles algériennes.

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