Affaire Pegasus : Le Maroc débouté par la justice devant un journaliste espagnol

Ignacio Cembrero, journaliste espagnol, espionné par le Maroc avec Pegasus

L'affaire Pegasus, qui a défrayé la chronique pendant plusieurs mois, continue de faire parler d'elle. En effet, cette affaire d'espionnage avec un logiciel israélien met en cause le Maroc. De son côté, le Royaume est passé à l'offensive pour « intimider » ceux qui ont fait éclater le scandale – comme le journaliste espagnol Ignacio Cembrero.

En effet, le Royaume du Maroc a intenté un procès contre le journaliste d’El Confidencial en l'accusant de s’être « vanté » d’avoir été espionné par les services secrets marocains avec le logiciel Pegasus sans pouvoir le prouver. Le journaliste accuse de son côté le Royaume de harcèlement judiciaire. Il avait répondu, le 13 janvier 2023, à sa quatrième procédure judiciaire pour une plainte du Maroc.

L'avocat du journaliste avait déclaré qu'il s'agit ni plus ni moins d'un « harcèlement » du Royaume qui chercherait à « faire taire » son client. Ignacio Cembrero, victime de cette pression marocaine, avait demandé que la plainte du Royaume soit rejetée. « Nous osons dire qu’il s’agit simplement d’une action judiciaire par laquelle un État étranger cherche à faire taire un journaliste espagnol », avait plaidé l'avocat de Cembrero.

Dans ce procès, le verdict est tombé le 16 mars. La justice espagnole a rejeté la plainte du Maroc contre le journaliste Ignacio Cembrero. La juge a réfuté les accusations d’« action de vantardise », estimant que les sorties médiatiques de Cembrero étaient légitimes du fait de « la gravité de tels faits qui ont donné lieu à une enquête pénale », ainsi que des demandes d’explications du Parlement espagnol et du Parlement européen. Pas satisfaits du verdict, les avocats du Royaume ont l’intention de faire appel.

Il faut dire aussi que depuis la publication en juillet 2021 de l’enquête « Projet Pegasus » par le consortium international de journalistes Forbidden Stories, le journaliste espagnol n'a cessé d'affirmer que le Maroc était responsable du piratage de son téléphone, tout en admettant ne pas en avoir la preuve. L’enquête journalistique avait indiqué qu’environ 50'000 personnalités à travers le monde ont pu être espionnées par plusieurs gouvernements, dont celui du Maroc. Ignacio Cembrero fait partie des 180 journalistes présentés dans l’enquête comme des cibles potentielles.

Il faut rappeler que l’implication du Maroc dans ce qui est communément appelé « l'affaire Pegasus » a été confirmée en haut lieu. Dans son rapport publié le 8 novembre 2022, l’Union européenne a même énuméré les victimes de l’utilisation de ce logiciel espion par le Maroc.

Retour en haut
Share via
Copy link