La crise bancaire est une aubaine pour l’Algérie, selon l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie

La nouvelle crise bancaire qui s'est déclenchée aux États-Unis a eu des répercussions sur l'économie mondiale. Même atténuée par des mesures gouvernementales, cette crise demeure un danger pour certaines économies. Des experts ont alerté sur ces risques et avertit sur la fragilité d'un système financier globalisé. Concernant l'Algérie, les analystes ont affirmé que le pays ne risque pas grand-chose. Abderrahmane Hadj Nacer, expert et consultant financier et ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, est allé plus loin. Il considère cette crise comme une aubaine pour l'Algérie.

En effet, lors de son intervention au  forum du quotidien El Moudjahed, l'ancien gouverneur de la Banque d’Algérie a affirmé que l’Algérie a une chance exceptionnelle pour aller de l’avant, notamment en matière d’industrie d’engrais et de pétrochimie et être au même rang que l’Allemagne et l'Italie. Abderrahmane Hadj Nacer indique dans son intervention que « nous sommes un pays qui n’est pas défaillant et qui ne peut pas être déséquilibré par la crise internationale ».

Le consultant financier a expliqué que l'Algérie est « riche par les ressources telles que le pétrole et le gaz et la main-d’œuvre. Cela nous donne une grande opportunité pour faire venir un grand nombre d’investisseurs en Algérie ». Il a notamment  souligné qu’il faut encourager l’investissement en Algérie tout en mettant des assurances à l’instar de ne pas changer la loi d’investissement avant 20 ans. Par conséquent, ces mesures vont lutter contre le phénomène de la corruption d’une manière directe ». « Si l’Algérie a le sentiment d’avancer dans ce de domaine, il faut changer complètement la manière de penser », ajoute-t-il en préconisant de mettre en œuvre un plan « de moitié de la valeur, c’est-à-dire que la moitié des laboratoires, recherches, usines et la moitié des ingénieurs soient en Algérie afin de rentrer dans un processus d’apprentissage ».

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L'Algérie doit créer un système d'équilibre interne

Pour Abderrahmane Hadj Nacer, l'Algérie doit « créer un système d’équilibre interne et mettre les investisseurs quel que soit leurs nationalités à l’aise ce qui nous permet d’avoir une grande valeur ajoutée et ce n’est pas la rente, car l’argent est destructeur ». L'expert considère que cette « crise bancaire est très intéressante pour nous, car nous sommes relativement protégés en terme bancaire par notre système financier qui n’a pas un lien par le reste du monde ». Il ajoute que l’Algérie a tous les moyens d’être autonome, en rappelant  que « nous étions parmi les premiers producteurs de céréales en 1962. Notre problème aujourd’hui, c’est d’abandonner le travail de la terre selon le savoir-faire que nous avons hérité de nos aïeux ».

Très offensif sur le système économique mondial, Hadj Nacer conclut que la mondialisation signifie la mise en esclavage d’un grand nombre de la population. « Il faut redonner confiance à la majorité de la population en Algérie en les incitant à travailler pour créer de la valeur ajoutée et rétablir la confiance entre le citoyen et son État. Il est aussi impératif de passer à l’étape de l’équation générale des prix pour garantir la stabilité de l’économie », a-t-il affirmé.


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