La guerre en Ukraine a été une aubaine pour l'économie algérienne. Cette guerre a fait flamber les prix des hydrocarbures et la demande sur le gaz. Les recettes algériennes sont donc en nette augmentation. Cette augmentation a été confirmée par la Banque d’Algérie. Cette institution a indiqué que le niveau des réserves de change de l’Algérie a atteint 66,14 milliards de dollars à la fin du mois de mars 2023, contre 60,99 milliards à la fin de l'année 2022.
Dans son communiqué, la Banque d'Algérie a indiqué que la balance des paiements à la fin du mois de mars a connu un excédent de 4,5 milliards de dollars. L'institution financière a également souligné que la trésorerie de la Banque d'Algérie a connu à la fin du mois de mars 2023 une nette amélioration, avec un bilan positif de 1 788,31 milliards de dinars algériens. Par ailleurs, la Banque d'Algérie a indiqué une hausse conséquente des liquidités bancaires passant de 1 996,41 milliards de dinars à la fin du mois de décembre 2022 à 2 475,817 milliards de dinars à la fin du mois de mars de l'année en cours en raison de hausse des exportations. Le communiqué conclut que le Comité des opérations de politique monétaire de la Banque d'Algérie reste vigilant et surveille les évolutions conjoncturelles des paramètres économiques globaux et leurs perspectives, notamment en ce qui concerne l'inflation.
Une inflation qui use les portefeuilles des Algériens. En effet, les prix ont battu tous les records. Pour lutter contre cette inflation, la Banque d'Algérie a décidé d'agir. Cette institution a décidé l’augmentation d’un point de pourcentage du taux de réserve obligatoire pour le ramener à 3 % à compter du 15 avril 2023, et le renforcement des reprises de liquidité bilatérales pour le porter à 600 milliards de dinars. Des reprises qui avaient été introduites en septembre 2020.
Il faut rappeler que, déjà, à la fin du mois de décembre 2022, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, avait déclaré que les réserves de change algériennes dépassent les 60 milliards de dollars, ce qui équivaut à un an et demi d’importation. Il s'était également prononcé sur le contrôle de l’inflation en tant que phénomène mondial. Il avait affirmé que la Banque d’Algérie s’est concentrée sur l’utilisation d’une politique monétaire pragmatique, en particulier, le taux de change comme outil pour réduire l’inflation importée et préserver le pouvoir d’achat du citoyen algérien. L'année 2022 avait ainsi connu une nette appréciation du dinar par rapport aux devises étrangères. Ce levier s'est avéré insuffisant, ce qui a poussé la Banque d'Algérie à augmenter d’un point de pourcentage du taux de réserve obligatoire.