Le Maroc dépense des sommes colossales dans l'achat d'armes, dans un contexte tendu dans la région. Ces acquisitions ne laissent pas indifférents ses voisins. L'acquisition par le Maroc des systèmes d’artillerie à haute mobilité HIMARS a fait réagir beaucoup en Espagne.
En effet, les médias espagnols ont alerté sur le surarmement du Maroc. Des responsables politiques ont également tiré la sonnette d'alarme. Parmi ces responsables, l'ancien président du gouvernement espagnol José Maria Aznar, qui a exprimé ses préoccupations en ce qui concerne la dernière commande de lance-missiles américains HIMARS faite par le Maroc auprès des États-Unis.
Pour ce responsable politique du Parti Populaire, ces acquisitions sont un signe de la perte de l'influence de l'Espagne auprès des États-Unis. S'exprimant dans une conférence sur l'Amérique latine, José Maria Aznar a affirmé que « l’accord militaire entre les États-Unis et le Maroc montre que l’Espagne a moins d’influence dans le pays nord-américain et perd des possibilités ». « Nous avons perdu nos capacités et beaucoup de nos possibilités parce que nous avons gâché notre maison », a également regretté cet ancien président du gouvernement espagnol en ajoutant « comme nous avons gâché notre maison, vous avez moins d’influence aux États-Unis et quiconque a des doutes devrait lire les nouvelles concernant les accords militaires du Maroc et des États-Unis dans la presse aujourd’hui, par exemple ».
Acculé par l'opposition, le gouvernement espagnol a été dans l'obligation de réagir. L’Espagne s’active pour disposer d’un lance-roquettes Silam (High Mobility Rocket Launcher System) afin de faire face à une éventuelle agression du Maroc qui vient d’acquérir le HIMARS américain. Le ministère espagnol de la Défense a, en effet, indiqué en réponse à une question parlementaire du parti de droite Vox que « la prévision actuelle est d’atteindre le plein fonctionnement du système en 2028 ». Un système qui pourra contrecarrer le système d’artillerie HIMARS acquis par le Maroc. Le département de la défense espagnol a donc décidé d'acquérir ce système constitué « d’une batterie de lance-roquettes multiples à longue portée d’environ 120 à 130 km et à haute mobilité ».
Le ministère de la Défense espagnol a, en effet, prévu cette année une ligne de 22 millions d’euros dans son budget pour l’acquisition de ce système dans le cadre des programmes spéciaux de modernisation de l’armée espagnole, qui devraient coûter 290 millions d’euros sur la période 2023-2028.
