En France depuis 8 ans, un ingénieur algérien père de famille menacé d'expulsion

OQTF - France -Algérie - Maroc - Expulsion - Retraité algérien

En France, ces dernières semaines, la chasse aux clandestins s'accentue. Les immigrés en situation irrégulière sont nombreux à être sous obligation de quitter le territoire français (OQTF). Les Algériens font partie de ces immigrés indésirables. En effet, qu'ils soient, étudiants, mère ou père de famille, ces Algériens sont visés par des obligations de quitter le territoire.

Parmi les nombreux cas concernés, certains suscitent des interrogations. Ce sont des familles sans problèmes, bien intégrées dans la société avec des enfants scolarisés, qui se retrouvent du jour au lendemain menacées d'expulsion. C'est le cas de l'ingénieur algérien Nasserdine Laradji, installé en France depuis huit ans. Son histoire est commune à de nombreux clandestins. Arrivé en France en 2015, Nasserdine Laradji a commencé par galérer, comme tous les nouveaux arrivants. Il a quitté l'Algérie malgré sa situation stable, comme une bonne partie de ses compatriotes, qui se trouvent à l'étranger.

« Un jour, mes filles ont été renversées par une voiture… Ça a été la goutte d’eau », c'est cet évènement qui a poussé le cadre dans une entreprise publique à quitter son pays. Installé en France depuis juin 2015, Nasserdine Laradji a déposé une demande d’asile, de même que son épouse et ses enfants. Toutes ses demandes ont été refusées. Depuis le refus de ces demandes, l'expulsion était suspendue au-dessus de sa tête comme une épée de Damoclès. Il y a trois semaines, l'ingénieur algérien s’est vu notifier une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Une  mesure administrative d’éloignement des étrangers prise par la préfète de la Drôme.

Cette décision a bouleversé la vie de ce père de famille. « J’étais à la maison avec ma femme et mes filles. Elles sont étudiantes, l’aînée à 20 ans, elle termine une licence en gestion financière ; la cadette a 19 ans et étudie les sciences économiques. Les policiers sont arrivés, et m’ont notifié l’OQTF », a-t-il raconté au journal Le Dauphiné Libéré. Une décision avec de lourdes conséquences sur toute la famille. « Mes filles ont raté leurs partiels à cause de ça… », ajoute avec regret le jeune ingénieur.

La solidarité s'organise pour aider cette famille algérienne

Les amis de l'ingénieur ont également été touchés par cette décision. Ils ne comprennent pas pourquoi un homme aussi intégré et qui participe à la vie de la cité devrait quitter la France. Connu pour son engagement bénévole, le cas de Nasserdine Laradji ne laisse pas la société civile insensible. Ses amis et collègues de bénévolat ont dénoncé cette mesure et se sont organisés pour défendre le père de famille.

Plusieurs de ses amis se sont réunis pour le défendre. Présent autour de l'Algérien, Paul, militaire de la gendarmerie à la retraite, Fanélie, une jeune en service civique à l’épicerie solidaire Epival, Jacques, juriste à Emmaüs, Chantal, ancienne chargée de mission politique sont unanime à dire que la décision est injuste. C'est dans le salon de Françoise, bénévole d’Epival, que tout le monde s'est interrogé : « pourquoi le renvoyer ? »

Ils témoignent que le père de famille est  « parfaitement honnête, exemplaire, et il donne de son temps, de sa serviabilité et de son énergie… Il a même trouvé le temps de faire une formation en apiculture et de s’occuper de jardins partagés ! » Pour sa défense, Nasserdine affirme : « j’ai trois promesses d’embauche dans plusieurs entreprises, mais sans visa, aucune ne peut me faire de contrat ».

Ces bénévoles ont lancé des pétitions. Ils préparent également une lettre à la préfète de la Drôme, pour solliciter un recours gracieux. « Nous ne comprenons pas le sens du renvoi en Algérie de Nasser ; un homme comme lui est une richesse pour nos associations et pour nous ! Nous sommes prêts à le soutenir jusqu’au bout », affirment les amis de l'Algérien.

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