Les prix du pétrole et du gaz connaissent un recul important. Cette situation est le résultat des inquiétudes concernant les économies chinoise et américaine. Le pétrole est en proie aux doutes qui caractérisent l'économie mondiale et également aux scandales en cascade qui touchent les banques aux USA et en Europe. De son côté, le prix du mégawattheure de gaz s’éloigne de plus en plus de ses sommets d’août 2020. Le gaz est impacté par la hausse des températures qui détruit la demande.
Le pétrole continue donc sa chute, ce lundi 15 mai. Le baril de Brent, référence du pétrole algérien, est cédé à 74,39 USD le baril soit un recul de 3 dollars par rapport à la semaine passée. Le brut américain West Texas Intermediate est également en baisse et est cédé à 70,09 USD le baril. De son côté, le gaz naturel européen, à 31,88 €, a chuté de près de 57 % depuis le début de l'année, mais évolue toujours à des niveaux élevés par rapport aux années précédentes. À titre illustratif, le gaz se négociait autour des 15 euros le MWh en 2020.
Chute du gaz et du pétrole : Quel impact sur l'économie algérienne ?
Le pétrole est donc impacté par la reprise plus faible qui est attendue en Chine et la situation économique aux USA et dans la zone euro. Quant au gaz, il est victime de la hausse des températures. La situation du marché de l'énergie a un grand impact sur l'économie algérienne, quasi dépendante des hydrocarbures. D'où la question sur les conséquences de ce recul.
Les recettes algériennes sont en grande partie conditionnées par les prix du pétrole et du gaz. Le recul des prix impose au gouvernement de revoir sa politique budgétaire même si, pour l'instant, la référence du prix du pétrole pour la Loi de finances 2023 est de 60 $. Le recul des prix imposera donc au gouvernement d'appliquer une nouvelle fois une politique d'austérité qui touchera les dépenses publiques. Il faut s'attendre à une Loi de finances 2024 moins volontariste. Cette austérité touchera également les investissements qui devraient être mieux contrôlés en donnant la priorité à certains projets aux dépens d'autres.
Ce qui est sûr, c'est que le gouvernement sera sous pression pour garantir les équilibres budgétaires. Le budget de l’État sera impacté et le pouvoir d’achat des Algériens également. Encore une fois, le gouvernement est devant une réalité : sans une économie diversifiée, l'Algérie est otage des marchés pétroliers.