Liberté de culte des chrétiens et des chiites : Le Maroc épinglé par les USA

La cathédrale Saint-Pierre de Rabat

La liberté de culte en Afrique du Nord est loin d'être respectée et sur le plan sociétal et sur le plan gouvernemental. Les minorités religieuses dans cette région, notamment au Maroc et en Algérie, subissent des pressions des gouvernements selon le dernier rapport du Département d’État américain sur la liberté religieuse dans le monde.

Au Maroc, le rapport 2022 sur la liberté religieuse dans le monde du département américain affirme que pour exercer leurs cultes, les chrétiens et les musulmans chiites doivent le faire discrètement. Ces deux minorités religieuses sont réprimées par la société et le gouvernement, indique le rapport qui explique que même si la loi marocaine permet aux groupes religieux de s’enregistrer en tant qu’associations, concrètement, ces minorités se voient souvent refuser leurs demandes dans ce sens.

Le rapport du département d'État américain relève également que dans le Royaume chérifien, le ministère des Habous et des Affaires islamiques gère et contrôle le contenu des prêches des imams dans les mosquées. En plus de cela, tous ce qui a relation avec l'éducation religieuse (islamique dans le royaume) est sous le contrôle des autorités. Le Maroc est aussi épinglé dans ce rapport en ce qui concerne la limitation de « la distribution de matériel religieux non islamique, ainsi que le matériel islamique considéré comme incompatible avec le courant malikite de l'islam sunnite ».

Par ailleurs, le Maroc est également mis à l'index en raison des refus signifiés « aux organisations chrétiennes constituées de citoyens locaux le droit au mariage chrétien ou civil ainsi que l’accès aux services funéraires spécifiques, ou le droit de créer de nouvelles églises ». En ce qui concerne les activités des 44 églises chrétiennes enregistrées à l’étranger, certains pasteurs étrangers ont signalé que « les citoyens chrétiens en général n’assistent pas aux offices, par crainte d’être harcelés » et par peur de représailles.

Le rapport du département d'État américain souligne également les pressions que subit la minorité chiite au Maroc. « Le gouvernement a continué à refuser d’autoriser la création d’associations et a empêché les chiites d’organiser leurs cérémonies rituelles », révèle le rapport, qui signale aussi qu'« il n’existe pas de mosquées chiites ni husseinites connues dans le pays ». Cependant, ce rapport indique que les citoyens juifs continuent à vivre pleinement leur foi, en assistant notamment aux rassemblements religieux dans les synagogues en toute sécurité.

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