Les atouts limités de la France dans le rapport de force avec l'Algérie

Xavier Driencourt

Le sujet de l'immigration est au centre des débats en France. Chaque courant politique veut convaincre de la pertinence de ses propres visions. Comme l'immigration est liée aux pays d'origine des immigrés, l'Algérie est au centre des débats. En effet, la droite et l'extrême droite revendiquent depuis plusieurs années la suppression de l'accord de 1968 entre la France et l'Algérie, qui réduit la marge de manœuvre du gouvernement français lorsqu'il s'agit des Algériens.

Ainsi, cet accord qui donne certains privilèges aux Algériens dérange au plus haut point ce courant politique. Et parmi les personnalités les plus hostiles à cet accord, nous retrouvons l'ancien ambassadeur de France en Algérie Xavier Driencourt. Ce diplomate, qui a relancé le débat il y a quelques jours1, est revenu à la charge. S'exprimant dans une émission du Figaro Live, Xavier Driencourt a affirmé que la France ne peut engager un rapport de force avec l'Algérie.

« Nous avons très peu d'atouts. Les seuls atouts dont nous disposons, c'est effectivement les visas, la question migratoire », affirme l'ancien ambassadeur qui insiste sur ce rapport de force. « Nous avons très peu d'atouts vis-à-vis de l'Algérie. Sur le plan économique, nous ne pesons pas énormément en Algérie ». Relancé par le journaliste qui lui a suggéré la question des transferts d'argent, le diplomate réplique : « Les transferts d'argent, non. Même pas. Les transferts d'argents se font dans les cafés de la Bastille à Saint-Denis. Ils ne se font pas par les réseaux bancaires. Par ce que le dinar algérien a décroché. Il y a deux cours de dinars, donc c'est très compliqué ».

« On doit des visas aux Algériens contre le retour des OQTF », demande alors le journaliste. Xavier Driencourt affirme que c'est la position de Gérald Darmanin, qui a essayé de dire « plus d'OQTF, plus de visas » et conclut encore avec le fait que la France est amoindrie dans son rapport de force, surtout avec ses besoins en gaz algérien. « Nous avons très peu d'atouts. L'Algérie a beaucoup plus de moyens de pression ».

L'ancien ambassadeur confirme ainsi sa position par rapport à l'Algérie. Pour lui, les dirigeants français doivent avoir le courage de remettre en cause l'accord de 1968 et doivent également tenir tête aux dirigeants algériens en ce qui concerne la question des visas.


  1. Xavier Driencourt s'attaque aux accords de 1968 avec l'Algérie 

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