Visite de Tebboune en Russie : La France mécontente ?

Tebboune et Poutine

Abdelmadjid Tebboune s'est rendu en Russie pour une visite de 3 jours. Lors de cette visite, le chef de l'État algérien a rencontré le président russe Vladimir Poutine. Les deux hommes ont signé plusieurs accords et surtout une « déclaration sur un partenariat stratégique approfondi ». Cette visite a eu lieu dans un contexte de crise profonde entre la Russie et l’Occident en raison de  la guerre en Ukraine. Elle a eu lieu également avant la visite d'Abdelmadjid Tebboune prévue à Paris pour la deuxième moitié de ce mois de juin et qui serait reportée pour une date ultérieure. 

C'est ce contexte qui donne un intérêt particulier à cette visite qui a été longuement commentée, notamment par la presse française. En effet, des médias de l'hexagone ont décortiqué cette visite pour lui donner certaines orientations. Selon ces médias, en allant à Moscou avant Paris, le chef de l'État algérien lance un message fort envers la France et en particulier son président Emmanuel Macron.

Les implications de la visite de Tebboune en Russie

Macron snobé pour Poutine ? C'est la question que se pose le journal Le Figaro qui affirme qu' « en choisissant d'aller en visite d'État à Moscou plutôt qu'à Paris, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a rappelé combien le pari d'Emmanuel Macron d'un rapprochement avec Alger restait incertain et risqué ». Donc cette visite est également une occasion pour la droite française de relancer ses interrogations sur les choix du président français en matière de politique étrangère.

Concernant la visite de Abdelmadjid Tebboune en France, le même journal explique que « les deux parties (l'Algérie et la France, NDLR) sont "en discussion pour trouver une date qui puisse convenir", se borne à dire l'Élysée, confirmant ainsi indirectement un nouveau report de la visite ». En tout cas, cette visite n'aura pas lieu à la deuxième moitié de ce mois de juin.

Ce serait « le énième épisode des relations tumultueuses et complexes qu'entretiennent Paris et Alger », résume le directeur de l'Observatoire du Maghreb à l'Institut de Relations internationales et Stratégiques (Iris) de Paris, Brahim Oumansour. Le début d'une autre crise entre les deux pays, selon ces analystes très proches de la droite française qui a lancé une offensive il y a quelques jours sur l'accord de 1968 entre l'Algérie et la France.

La visite de Tebboune en Russie n'est donc qu'un prétexte afin de faire pression sur Emmanuel Macron pour qu'il change son fusil d'épaule. De nombreux politiques français ne cessent d'appeler ce président à se rapprocher du Maroc. Pour eux, le pari sur l'Algérie ne peut être profitable à la France. En tous cas, officiellement, les autorités françaises n'ont pas réagi à cette visite. Officieusement, la diplomatie française, selon Le Figaro, considère que « l'Algérie est un médiateur, quelqu'un qui peut parler à d'autres auxquels on ne parle pas. Le fait qu'elle parle aux Russes, à la limite c'est tant mieux ».

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