À quelques jours des élections législatives en Espagne, le gouvernement de Pedro Sánchez revoit sa copie concernant les concessions faites au Maroc. En effet, ce gouvernement qui a entamé des négociations avec le Maroc pour lui céder le contrôle de l’espace aérien du Sahara occidental s'est ravisé. Cette intention a été largement commentée par les partis de l'opposition, qui se sont interrogés sur les concessions du gouvernement Sánchez au Maroc.
L'Espagne ne cédera donc pas la gestion de l'espace aérien du Sahara occidental au Maroc. Voici donc une remise en cause indirecte de la reconnaissance de la marocanité de ce territoire dont le statut n'est pas encore défini étant donné que le conflit entre le Maroc et le Polisario est géré par l'ONU et la question sahraouie n'a toujours pas trouvé de solution.
Le gouvernement de Pedro Sánchez, qui s'est aligné sur la position marocaine en s'attirant les foudres de l'Algérie, fait donc marche arrière sur une question importante pour le Maroc. En effet, depuis « toujours », l'espace aérien du Sahara occidental a été géré depuis les îles Canaries, comme l'a établi l'Organisation de l'aviation civile internationale des Nations Unies. La gestion est assurée par ENAIRE, entreprise publique rattachée au ministère espagnol des Transports. Et il est contrôlé de facto par l'Espagne, en raison de son statut d'ancien pays colonisateur.
Cependant, dans le cadre des nouvelles relations instaurées par Sánchez avec le Maroc, le gouvernement espagnol a reconnu il y a quelques mois avoir entamé des pourparlers avec Rabat pour le transfert de la gestion de l'espace aérien au Sahara occidental au Maroc ainsi qu'une coordination entre les deux parties dans le but d'atteindre une plus grande sécurité dans les connexions et la coopération technique concernant cet espace.

Cette décision a fait réagir l'opposition qui considère que Sanchez fait trop de concessions au Maroc. Le président du gouvernement – dont le mouvement politique a subi un échec cuisant lors des élections locales et régionales – s'est donc ravisé. Selon le journal Confidencial Digital, Pedro Sánchez a décidé d'arrêter les négociations sur cette question. Il a également informé le roi du Maroc Mohammed VI de la volonté de l'Espagne de garder le contrôle sur cet espace aérien. Ce qui a provoqué le mécontentement du Maroc et qui présage de certaines tensions entre les deux pays.