L'Algérie insiste sur la révision de l'accord d'association avec l'Union européenne

Union européenne-Algérie

L'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne suscite une controverse du côté algérien. Depuis un certain temps, le gouvernement algérien ainsi que les analystes économiques du pays remettent en question cet accord considéré comme déséquilibré et favorable à l'Union européenne, selon les acteurs économiques nationaux.

Ainsi, concernant cet accord, la partie algérienne considère que l'Union européenne n'a pas tenu ses promesses. Le chef de l'État Abdelmadjid Tebboune avait même interpellé nombre de dirigeants européens sur la question. Le 22 juin, ce dossier est revenu au-devant de la scène en Algérie. Cette fois par la voie du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations qui a déclaré que « la partie algérienne s'attelle à la révision et à l'évaluation » de l'Accord d'association avec l'Union européenne.

Tayeb Zitouni a expliqué dans son intervention à la Foire internationale d'Alger (FIA), en marge du Forum d'investissement et d'exportation, que certains produits nationaux, en particulier l'acier, ne bénéficient pas des mêmes exemptions sur le marché européen que celles accordées par l'Algérie à la partie européenne dans le cadre de cet accord entré en vigueur en 2005. Cependant, le ministre n'a pas précisé les modalités et les démarches que l'Algérie devra entreprendre pour arriver à cette fin.

L'union européenne récalcitrante à la révision ?

Il faut cependant souligner que la partie n'est pas encore gagné. Du côté de l'Union européenne, les visions sont différentes. La revendication algérienne n'a pas eu jusque-là d'écho chez le partenaire européen, même si la position de l'UE a évolué ces derniers temps.

Le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité/vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, en visite à Alger en mars dernier avait défendu cet accord. Il avait notamment affirmé qu'il est essentiel dans la coopération entre l'Union européenne et l'Algérie1.

Pour Josep Borrell, cet accord est suffisant que ce soit sur le plan juridique ou sur le plan institutionnel pour réaliser les objectifs communs aux deux parties. Il avait insisté sur la nécessité de mettre en application ces accords. Josep Borrell avait également rappelé qu'en 2015 et 2016, les deux parties ont fait un grand travail dans ce sens et les résolutions auxquelles sont arrivées l'Algérie et l'Union européenne sont valables à nos jours.

S'appuyant sur des chiffres, le responsable européen avait souligné en ce qui concerne le volet commercial de cet accord que les exportations européennes vers l'Algérie ont reculé de 45 % depuis 2015 et que la balance commerciale est en faveur de l'Algérie.

Il faut souligner que depuis la mise en œuvre de l'accord en 2005, le cumul des exportations algériennes vers l'UE, hors hydrocarbure, n'a pas atteint 14 milliards de dollars, alors que dans le sens opposé (cumul des importations), le chiffre est de 220 milliards de dollars. Ce qui est jugé désavantageux par l'Algérie.


  1. Accord d'association UE-Algérie : Josep Borrell « réticent » à la renégociation 

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