Émeutes après la mort de Nahel : L'Iran appelle la France à mettre fin au traitement violent de sa population

Côte-à-côte : manifestations pour Mahsa Amini en Iran (2022) et manifestations pour Nahel en France (2023)

La France est en feu. 5 jours après la mort du jeune Franco-Algérien Nahel, les émeutes nocturnes se poursuivent. Les affrontements entre forces de l'ordre et émeutiers sont violents. Des magasins sont saccagés et pillés, de jeunes manifestants sont blessés et arrêtés par dizaines et du côté de la police, également, l'on dénombre plusieurs blessés. La situation en France est grave.

Devant cette situation, des ONG ont réagi et ont appelé la France à respecter les droits des manifestants, mais surtout à prendre des mesures contre ses forces de l'ordre « qui ont dans certains cas la gâchette facile ». L'ONU est également de la partie. La porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, s'est exprimée sur la situation en France lors du point de presse régulier de l'ONU à Genève. « C'est le moment pour le pays de s'attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l'ordre », avait-elle déclaré1.

L'Iran se permet de rappeler la France à l'ordre dans l'affaire Nahel

Cependant, un pays connu pour la répression de ces citoyens lors de manifestations pacifiques s'est également permis de donner des leçons à la France. Il s'agit de l'Iran, peu connu pour le respect des libertés individuelles. La république islamique, par la voie de son ministère des Affaires étrangères, a réagi, ce dimanche, aux émeutes en France. Elle a demandé notamment aux forces de l'ordre de « faire preuve de retenue » et au gouvernement français de « mettre fin au traitement violent » de sa population et à faire « preuve de retenue » dans la crise provoquée par la mort de Nahel.

La réaction de l'Iran sonne tout de même comme un rendement de compte. En effet, lors des manifestations qui ont eu lieu dans ce pays à la suite de l'assassinat de Mahsa Amini, une jeune femme qui a refusé de porter le voile2, la République islamique n'a pas apprécié les déclarations du président français Emmanuel Macron sur les libertés dans ce pays. L'Iran avait accusé Emmanuel Macron d'« ingérence » lorsqu'il avait exprimé son soutien à ces manifestants iraniens3.

« Le gouvernement français doit mettre fin au traitement violent de sa population en respectant les principes de dignité humaine, la liberté d'expression et le droit des citoyens à manifester pacifiquement », a donc déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un tweet. Comme quoi, les violences en France sont aussi une occasion pour des rendements de comptes politiques entre pays.


  1. Mort de Nahel : l'ONU somme la France de s'attaquer au racisme parmi les forces de l'ordre 

  2. Iran : Une Iranienne de 22 ans meurt après son arrestation par la police des mœurs, BFM TV 

  3. L'Iran dénonce l’«ingérence» de Macron après son soutien aux manifestations, Le Parisien 

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