À quelques jours de la tenue des législatives anticipées en Espagne, la campagne électorale bat son plein et atteint des niveaux de violence inhabituels. Les partis politiques ne se ménagent pas. Le Maroc et à des degrés moindres l'Algérie sont présents dans le débat ; la coalition de gauche au pouvoir est notamment dans le collimateur de ses adversaires pour le changement de position par rapport à la question du Sahara occidental.
En effet, les forces politiques d'opposition en Espagne reprochent au gouvernement actuel, présidé par Pedro Sánchez, son alignement sur la position marocaine concernant ce dossier épineux. Pire encore, certains partis reprochent à la coalition de gauche au pouvoir d'être des « valets » du roi Mohammed VI du Maroc. Cette position est illustrée par une affiche qui fait scandale à quelques jours de la tenue du premier tour de ces élections.
Cette affiche a été réalisée par le Front des travailleurs et montre le président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez donnant un baiser au roi Mohammed VI. En plus de l'illustration du baiser, l'affiche est accompagnée du slogan « Que Mohammed VI vote pour toi ». Cette affiche, réalisée par un parti d'extrême gauche, a été posée sur un immeuble situé dans la Glorieta de los Cármenes, à Madrid.
L'affiche est considérée comme violente et comme une forte provocation de la part de ce parti qui se présente pour la première fois aux élections législatives. Le Front des travailleurs s'est opposé au changement de position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara Occidental et s'est exprimé ouvertement contre l'« allégeance de l'Espagne » au Maroc. Fermín Turia, l’un des porte-paroles du parti, défend sa position et affirme que « face à l’expansionnisme marocain, face à la dictature de Mohammed VI, les travailleurs espagnols, les vrais patriotes, disent : ça ne passera pas ».
Il faut dire que le changement de position du parti au pouvoir concernant le dossier du Sahara occidental ne fait pas l'unanimité en Espagne. D'ailleurs, le Parti populaire, qui a le plus de chance de remporter ces élections, devrait revenir à la position traditionnel de l'Espagne, qui est la neutralité dans ce dossier.