L'économie mondiale est instable. Les grandes puissances ont du mal à « redémarrer » leurs économies, durement impactées par la crise sanitaire suivie de la guerre en Ukraine. La croissance en zone euro est très faible et celle de la Chine est à la traîne. Cette situation a un grand impact sur les marchés pétroliers, avec des cours qui dévissent après chaque rebond significatif.
En effet, après quelques jours de hausse, les prix du pétrole reprennent avec leur tendance baissière. Ce jeudi 17 août, les cours du pétrole poursuivent donc leur recul avec le baril de Brent à 83,77 USD et le brut américain West Texas Intermediate à 79,66 USD. Le pétrole perd ainsi environ 4 dollars le baril en une semaine. Les prix sont à leurs plus bas niveaux depuis deux semaines. Se sont la les répercussions du ralentissement économique en Chine, ainsi que le renforcement du dollar.
Ainsi, la réduction plus importante que prévu des stocks américains n'a pas réussi à sortir les prix du pétrole d'une chute de 3 jours, alors que les données de l'Administration de l'information sur l'énergie (EIA) ont également montré que la production américaine s'est rapprochée des sommets précovid au cours des dernières semaines. Les investisseurs s'inquiètent également du ralentissement de la demande chinoise. En effet, les indicateurs économiques médiocres du premier importateur mondial de pétrole continuant à s'accumuler. Le pays est également aux prises avec une crise immobilière naissante.
De leur côté, les signaux optimistes du procès-verbal de la réunion de juillet de la Fed ont poussé le dollar près de ses plus hauts niveaux depuis deux mois, ce qui a renforcé la pression sur les prix du pétrole brut. La faiblesse des données commerciales du Japon a également suscité des inquiétudes quant à un ralentissement de l'économie mondiale, les exportations du pays, en particulier vers la Chine, s'étant contractées en juillet.
L'augmentation en raison de la réduction de la production de l'Arabie saoudite et de la Russie est contrecarrée par une hausse de la production américaine qui a annulé l'effet du recul de l'offre sur les marchés.
Prix du pétrole : retour à la case départ ?
Les prix du pétrole reculent donc après deux semaines de hausse. Ils sont à un niveau appréciable, mais loin des prévisions des pays producteurs, notamment l'Arabie saoudite qui table sur un pétrole à 100 dollars.
Cependant, selon des experts, cette situation est conjoncturelle. Les prix vont donc repartir à la hausse cette fin d'année. Les marchés s'inquiètent surtout de l'offre. Les craintes de sous-investissement présagent une crise pétrolière à l'avenir. Selon des spécialistes, la demande sera grande et l'offre moins importante, ce qui fera exploser les prix. Avant d'en arriver là, les observateurs prévoient une hausse sensible des prix du pétrole dans un avenir proche.
C'est ce que prévoit notamment l'AIE. Selon les prévisions de cette agence, publiées le vendredi 11 août, les prix du pétrole suivront une courbe haussière d’ici la fin de l’année 2023. L'AIE indique dans son rapport que la réduction de l’offre de l’OPEP et l’augmentation du niveau de la demande « vont éroder les stocks pour le reste de l’année et donc faire grimper les prix ».
