Ahmed Attaf s'exprime sur les blocages entre l'Algérie et l'Union européenne

Union européenne-Algérie

L'Algérie et l'Union européenne ne sont pas en bons termes et le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf l'a confirmé le 8 septembre lors de sa visite en Hongrie.

Il n'est un secret pour personne que depuis plusieurs mois, l'Algérie et l'Union européenne ne sont pas en bons termes. D'ailleurs, l'Algérie ne cesse de revendiquer la révision de l'accord d'association avec l'UE, considéré comme déséquilibré et favorable à l'Union européenne. Le ministre algérien des Affaires étrangères a souligné que les relations entre l'Algérie et l'UE se trouvent dans l'impasse. Ces relations traversent une période de « blocage » et de « stagnation » qui « porte atteinte aux intérêts des deux parties », affirme Ahmed Attaf.

Pour débloquer cette situation, le ministre algérien fait appel à la Hongrie afin qu'elle joue « un rôle afin de surmonter cette situation qui porte atteinte aux intérêts des deux parties ». En effet, ce pays accédera à la présidence tournante de l’UE en juillet 2024 pour une durée de 6 mois.

L'Algérie compte donc sur ce pays ami pour permettre aux relations de partenariat avec l’UE de reprendre leur cours normal. Il faut dire que l’une des principales tâches de la présidence tournante est de présider les réunions à tous les niveaux au sein du Conseil européen, contribuant ainsi à assurer la continuité des travaux de l’UE. Ce qui donne un poids important au pays qui exerce cette présidence tournante. La Hongrie aura alors les leviers nécessaires pendant sa présidence pour redynamiser les relations de l'Union européenne avec l'Algérie.

La présidence espagnole n'a pas arrangé les choses

Les relations entre l'Algérie et l'Espagne passent par une période de crise sans précédent, ce qui complique les choses étant donné que ce pays assure actuellement la présidence de l’UE. Ainsi, le blocage entre l'Algérie et l'Espagne s'est transformé en un blocage entre l'Algérie et l'UE. Il faut dire que le recul des échanges entre l'Espagne et l'Algérie a eu des répercussions au sein de l'Union européenne. Depuis le gel du traité d'amitié, décidé par l'Algérie, les exportations espagnoles ont drastiquement chuté.

Face à cette situation, l’UE avait menacé l’Algérie de « mesures de rétorsion » si aucune solution n’est trouvée pour régler son contentieux avec l’Espagne, précisant qu’elle « est prête à s’opposer à tout type de mesures coercitives appliquées à l’encontre d’un État membre ». Ce communiqué de l'Union européenne, au lieu d'arranger les choses, a jeté de l'huile sur le feu. En effet, l'Algérie avait dénoncé le « parti pris » et la « précipitation » de l’UE.

« L'Algérie déplore et rejette les déclarations hâtives et infondées faites au nom de l’Union européenne à la suite de la décision souveraine de suspendre le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération la liant à l’Espagne », avait souligné un communiqué du ministère des Affaires étrangères1.

Dans ce communiqué, l'Algérie avait également relevé « le caractère inapproprié » du contenu de la déclaration l’UE qui traitait d’« un désaccord politique avec un pays européen de nature bilatérale n’ayant aucune incidence sur les engagements de l’Algérie à l’égard de l’UE et ne nécessitant, par voie de conséquence, nullement le déclenchement d’une quelconque consultation européenne aux fins de réaction collective ». « Cette intrusion malencontreuse est le fait d’une personnalité manifestement commise à l’amplification des thèses de sa diplomatie nationale au détriment de la préservation des intérêts bien compris de l’UE au sein de laquelle l’Algérie s’honore de compter de nombreux amis et partenaires fiables et responsables », avait encore indiqué la diplomatie algérienne en faisant référence au président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez.


  1. Crise avec l'Espagne : L'Algérie accuse l'UE de « parti-pris » en faveur de Madrid, 19 février 2023, ObservAlgérie 

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