Au lieu d'une Loi de finances complémentaire pour combler les manques qui apparaissent dans les lois de finances, pour l'année 2023, les choses ont changé. Le gouvernement a opté un projet de Loi de finances rectificative. Ce projet de loi a atterri dans les bureaux de l'Assemblée populaire nationale pour être adopté.
Le projet de Loi de finances rectificative 2023 sera axée essentiellement sur la préservation du « pouvoir d’achat des citoyens et le développement des infrastructures de base ainsi que la poursuite des projets à réaliser pour le moyen terme ». Il sera débattu, avant d'être adopté et mis en application. Le gouvernement indique dans ce projet de loi que l'Algérie a connu « une évolution positive des conditions macroéconomiques et financières du pays », une évolution « enregistrée depuis l’adoption du texte de la Loi de finances 2023 en décembre 2022 ».
Cette évolution positive permet donc de « rectifier » ou d’ajuster certaines dispositions contenues dans la loi. Le gouvernement souligne également que le volume d’hydrocarbures à exporter pour l’année 2023 (171,3 millions de tonnes équivalent pétrole) a connu une hausse de l’ordre de 6 %, ce qui fait que par ricochet, les recettes à en attendre vont augmenter. Toutefois, en parallèle aux hausses des recettes, les dépenses ont également augmenté. Le projet de loi prévoit donc des révisions à la hausse des budgets de fonctionnement par secteurs et des allocations budgétaires destinées à l’investissement.
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L'économie nationale aurait connu « une amélioration des équilibres internes et sur les équilibres externes, grâce à la stabilité des prix du pétrole avec une moyenne de 81 dollars au cours du premier semestre ». Ces améliorations permettent donc au projet de loi rectificative de nouvelles dépenses. En effet, ce projet « prévoit une hausse du niveau des dépenses publiques de +6,7 % par rapport à ce qui était déjà prévu dans la Loi de finances 2023, en passant à 14'706,8 milliards de dinars contre 13'786,8 milliards ». Dans cette loi de finances rectificative, le budget de l’État sera doté d’un montant de 8926 mds de dinars, contre 7901,9 milliards.
Il faut aussi souligner que ce projet prévoit une croissance de 4,9 % pour le produit intérieur brut hors hydrocarbures, appuyée par le secteur des services avec 4,8 % de croissance, celui des travaux publics avec 6,6 % et le secteur agricole avec 5,4 %. La balance des paiements connaîtra, selon les mêmes projections, un excédent de 7,1 milliards de dollars, ce qui représente 3,4 % du PIB, contre 5,7 milliards dans les précédents calculs de la Loi de finances 2023. La balance commerciale sera donc excédentaire de l’ordre de 1,9 milliard de dollars, en passant de 9,4 milliards de dollars dans les prévisions de la Loi de finances 2023 à 11,3 milliards de dollars dans la loi rectificative.
