Les Algériens sont de plus en plus nombreux à se rendre à l’étranger pour se soigner. En effet, face aux nombreuses lacunes du système de santé local, des Algériens se tournent vers les cliniques et hôpitaux étrangers dans le cadre du « tourisme médical ». Certains pays étrangers sont devenus ces dernières années l’attraction des Algériens en quête de soins. C’est le cas notamment de la Turquie, devenue l’une des destinations phares des Algériens pour se soigner.
Pour la majorité des Algériens « la santé n’a pas de prix ». Ils sont en effet nombreux ces Algériens qui s’endettent et se ruinent pour payer leurs soins dans des hôpitaux étrangers. Dans certaines régions du pays, notamment en Kabylie, ce sont les comités de quartiers et de villages qui se mettent à la quête de l’argent nécessaire pour payer les soins à l’un des leurs dans un hôpital étranger. Faute d’une prise en charge de certaines maladies dans les hôpitaux locaux, le phénomène des soins à l’étranger ne cesse de prendre de l’ampleur ces dernières années en Algérie.
Parmi les destinations préférées des Algériens pour se soigner à l’étranger, figure la Turquie. Ce pays faisant partie des dix premières destinations mondiales du tourisme médical, attire de plus en plus de patients algériens en quête de soins médicaux de qualité. Dans de nombreux cas, il s’agit de greffes d’organe, de soins en neurochirurgie, cardiologie, ophtalmologie, orthopédie, oncologie, pédiatrie, procréation médicalement assistée (PMA) et chirurgie esthétique.
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La Turquie devient la destination préférée des Algériens pour se soigner
Selon un rapport de la Ligue algérienne des droits de l’homme, près de 500.000 citoyens d'Algérie se sont rendus en 2019 à l’étranger pour soigner des maladies qui ne sont pas prises en charge dans leur pays. L’écrasante majorité – 450.000 environ – a choisi la Turquie. En 2023, plus de 1.000 ont franchi les portes du groupe hospitalier turc « Memorial Healthcare », indique Jeune Afrique, dans un reportage consacré aux soins des Algériens en Turquie.
Les Algériens choisissent la Turquie pour leurs soins en raison notamment des prix considérablement inférieurs à ceux pratiqués en Europe. Il faut compter 50.000 euros pour une greffe de foie et 18.000 euros pour une transplantation rénale à Istanbul, contre jusqu’à 300.000 euros en France ou en Espagne. Les hôpitaux turcs sont également réputés pour les techniques thérapeutiques à la pointe de la technologie. Ils doivent aussi leur réputation à leurs médecins, formés pour la plupart aux États-Unis.
Voici pourquoi les patients algériens choisissent la Turquie
Le groupe « Memorial Healthcare » , qui compte 11 hôpitaux, 2 centres médicaux et un autre consacré au bien-être dans les villes d’Istanbul, Ankara, Kayseri, Antalya et Diyarbakir, est très prisé par les Algériens parce qu’il leur accorde des facilités supplémentaires, dont une ristourne de 10 à 20 %, explique Jeune Afrique. Il lui arrive même d’effacer les dettes de certains patients quand l’élan de solidarité n’a pas pu couvrir la totalité des frais. « Ce sont des dettes de plusieurs milliers d’euros », précise Wahiba Merzoug, coordinatrice du département Algérie au service international du groupe hospitalier depuis cinq ans.
Le groupe « Memorial Healthcare » qui a signé des conventions avec la sécurité sociale de plusieurs pays africains est sur le point de parvenir à un accord avec l’Algérie via la CNAS (Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés) pour faciliter le financement des soins des patients algériens. Une bonne nouvelle pour les malades, mais aussi pour les agences de voyage algériennes, dont beaucoup ont investi le créneau du tourisme médical, en sous-traitant avec les hôpitaux turcs un pourcentage sur chaque facture d’un patient.
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