Le Maroc a été frappé le 8 septembre par un séisme d'une grande ampleur qui a fait plus de 2900 morts. Sur le plan des dégâts matériels, ce séisme pourra coûter au royaume, jusqu'à 9 milliards de dollars, soit 8% de son PIB. La secousse, de magnitude 6,8, a en effet détruit des milliers d’habitations. Elle a anéanti des villages entiers et endommagé aussi sérieusement une partie du patrimoine architectural du royaume.
L'effort de la reconstruction est énorme dans une conjoncture économique difficile au Maroc. La précarité et les difficultés des populations touchées risque d'augmenter. Sur le plan social, les Marocains basculent de plus en plus dans la pauvreté. La hausse des prix, effet de l'inflation mondiale due à la guerre en Ukraine et de la sécheresse, est particulièrement douloureuse dans le royaume où plus de 3 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans la pauvreté, selon des chiffres d'institutions mondiales. Le fossé se creuse donc de plus en plus entre les riches et les pauvres au Maroc.
Maroc : La course à l'armement se poursuit
Cependant, malgré cette situation, les autorités marocaines ont choisi de réserver davantage de budgets pour l’armement et l’industrie de la défense. Cette tendance haussière du budget de l'armée continue donc dans le royaume. En effet, selon le journal Maghreb Intelligence, le Maroc va encore renforcer ce budget à l’occasion de l’adoption du Projet de loi des finances (PLF) pour l’année 2024.
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C'est une enveloppe qui bat tous les records qui seront alloués à la défense, selon la mouture du PLF 2024, affirme cette source. En détail, le royaume, le ministère en charge de la Défense nationale, est autorisé à disposer de 12.1 milliards de dollars pour les exercices 2024-2025. Un budget en nette augmentation par rapport à celui de l'année 2023 qui était de l'ordre de 11.6 milliards de dollars. L'armée marocaine va se renforcer de 7.000 nouveaux postes budgétaires sur les 30.000 postes qui vont être créés. Le budget de cette armée sera le deuxième après celui du ministère de l’Intérieur qui, chapeaute plusieurs services comme la police, les Forces auxiliaires et la Protection civile, entre autres.
Le Maroc est donc résolu à poursuivre sa course vers l'armement dans une conjoncture géopolitique régionale compliquée. Les relations avec l'Algérie qui sont très tendues ont donc influencé le choix de s'armer dans une conjoncture où la pauvreté et les dangers dus à la sécheresse dans le royaume sont plus que jamais inquiétants.