L'Étranger d'Albert Camus traduit en chaoui

Albert Camus - Imezdi - L'Etranger - chaoui

Le roman L'Etranger d'Albert Camus est l'une des œuvres les plus traduites dans le monde. Plus de 80 ans après sa parution, le roman continue de s'élargir aux lecteurs d'autres langues et dialectes, et ce, grâce aux nombreuses traductions. L'Etranger dont l'auteur est natif d'Algérie, déjà traduit en arabe et en kabyle, vient d'être traduit en chaoui, une variante de la langue amazighe.

L'écrivain français Albert Camus est revenu cette semaine en Algérie, et ce, grâce à l'un de ses plus célèbres romans, L'Etranger. Écrit en 1942, ce roman qui raconte l'absurdité de la condition humaine en Algérie du temps de la colonisation française, a été à l'honneur cette semaine à l'occasion de la 26e édition du Salon international du livre d'Alger (SILA 2023).

Le roman d'Albert Camus a été mis en valeur grâce à une jeune étudiante algérienne qui l'a traduit en chaoui. En effet, Bouchra Thaziri Douakha, jeune étudiante de l'université de Batna, a présenté lors du SILA 2023 une version en chaoui du roman L'Etranger. « Imezdi » est le titre de cette traduction publiée aux Editions Adlis de Bellezma. Il s'agit de la deuxième traduction de ce roman en Tamazight après celle effectuée par l'auteur Ait Kaci Mohamed Arab en kabyle, sous le titre « Abeṛṛani ».

«J'ai choisi Albert Camus parce qu'il est né en Algérie, donc il est considéré comme Algérien. J'aime Albert Camus, sa philosophie et sa façon d'analyser l'homme et sa vie absurde. Je suis une mordue d'écriture. J'ai toujours pensé à traduire des livres en langue amazighe en utilisant la variante chaouie », confiait la jeune étudiante à El Watan. « J'ai choisi le roman L'Etranger d'Albert Camus parce qu'il raconte l'histoire d'un personnage (Meursault, ndlr) qui est tellement confus dans sa vie qu'il n'y accorde aucune importance», ajoutait l'auteure originaire de Guelma.

L'Etranger d'Albert Camus traduit en chaoui par la petite-fille de Kateb Yacine

En optant pour la traduction du roman d'Albert Camus, la jeune étudiante veut inscrire la langue de ses ancêtres dans ce large mouvement de traduction remontant au Moyen-âge. « J'ai choisi le projet de traduction parce que je sais que toutes les nations ont commencé par la traduction. Je veux mettre ne serait-ce qu'un petit peu de littérature et de science mondiales dans la bibliothèque amazighe. Parce que cette dernière a besoin de ces auteurs. La langue amazighe en a aussi grandement besoin», affirme-t-elle.

La jeune auteure qui travaille sur des textes d'auteurs majeurs de la littérature universelle, veut surtout affirmer sa filiation avec l'un des romanciers les plus célèbres en Algérie. Il s'agit de Kateb Yacine. «Je suis la petite-fille de Kateb Yacine, auteur qui est originaire de ma région, Guelma, et un des partisans de la langue amazighe», révèle Bouchra Thaziri Douakha, annonçant la traduction prochaine des textes de l'auteur de Nedjma en chaoui.

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