En France, à l'instar des autres pays développés, l'apport des travailleurs étrangers au fonctionnement de l'économie est indéniable. C'est ce que démontre une récente étude de l'Institut national de la statistique et des études économique (INSEE) sur la part de l'immigration dans le secteur du travail dans la région d'Auvergne-Rhône-Alpes au sud-est de la France. Une étude qui montre que les Algériens arrivent en tête des travailleurs étrangers dans cette région très prisée par les immigrés.
L'ensemble des études réalisées en France ces dernières années ne cessent de démontrer l'impact positif de l'immigration sur le marché du travail français et par ricochet sur le fonctionnement de l'économie du pays. Des études qui battent en brèche les idées anti-immigrationnistes de la droite et de l'extrême droite.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le gouvernement actuel a décidé d'introduire dans le nouveau projet de loi un article consacré à la régularisation des travailleurs sans-papiers occupant des métiers dits en tension. Un article que les sénateurs de la droite ont fini par rejeter, alors que la majorité des chefs d'entreprises peinent toujours à recruter dans plusieurs secteurs boudés par la main-d'œuvre française.
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Auvergne-Rhône-Alpes : les travailleurs immigrés représentaient 10 % de la population active
C'est dans ce contexte que l'Institut national de la statistique et des études économique (INSEE) a publié, le 9 novembre dernier, une étude sur l'emploi des immigrés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Basée sur des statistiques de l'année 2020, cette étude nous apprend que les travailleurs immigrés représentaient 10 % de la population active de la région rhônalpine, soit 336'400 personnes.
@InseeAra publie aujourd’hui une étude sur les 336 400 travailleurs immigrés en #AuvergneRhôneAlpes. Retrouvez l’analyse complète 👉 https://t.co/ZN8u4eXjnG pic.twitter.com/MXwaDp6RAf
— Insee Auvergne-Rhône-Alpes (@InseeAra) November 9, 2023
L'INSEE définit un immigré comme « une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France ». Dans la région, Auvergne-Rhône-Alpes on en dénombre 586'000, dont plus de la moitié, 336'400, occupe un emploi, soit 10 % des actifs de la région. Selon l'INSEE, la plupart de ces travailleurs étrangers sont originaires de l'Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie) ou du Portugal. On retrouve également la Turquie, l'Italie, et la Suisse.
Les Algériens arrivent en premier en Auvergne-Rhône-Alpes
L'étude révèle que les Algériens arrivent en tête des travailleurs étrangers exerçant dans la région, avec 45'900 travailleurs, soit un taux de 13,6 %. Ils sont suivis par les Marocains (33'000, 10 %) et les Tunisiens (17'700, 13 %). Plus globalement, près de 3 immigrés sur 10 qui occupent un emploi dans la région sont originaires des trois pays de l'Afrique du Nord.
« Cette immigration d'origine maghrébine est facilitée par les accords bilatéraux en matière de séjour et de travail », explique l'étude, qui précise que les travailleurs immigrés originaires du Maroc et de Tunisie sont arrivés plus récemment que ceux d'Algérie. « Près de 29 % des natifs de Tunisie et du Maroc sont arrivés sur le sol français il y a moins de dix ans, contre seulement 19 % des Algériens », explique l'INSEE.
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La majorité des travailleurs étrangers occupent des métiers en tension
L'étude révèle aussi que les travailleurs étrangers dans la région rhônalpine sont surreprésentés dans le secteur tertiaire et la construction, soit les métiers dits en tension. Ils sont 51 % des travailleurs immigrés dans le secteur tertiaire marchand. Ce secteur comprend notamment des emplois peu qualifiés, comme le gardiennage ou le nettoyage, souligne l'étude. Le secteur industriel rassemble 13 % des travailleurs étrangers. Ces derniers sont aussi plus nombreux (11 %) dans le domaine de la construction que les travailleurs nationaux (6 %). Selon l'INSEE, 32 % des travailleurs immigrés sont ouvriers contre 19 % des nationaux.