Après plus de 19 mois de crise entre l'Algérie et l'Espagne, les signes du dégel sont nombreux, les relations économiques ne sont pas encore concernées. Le plus important de ces signes est la nomination par le ministère algérien des Affaires étrangères d'un ambassadeur auprès du Royaume d'Espagne. Cette nomination a eu lieu jeudi 16 novembre.
« Le gouvernement espagnol a donné son agrément à la nomination de M. Abdelfetah Daghmoum, en qualité d'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République algérienne démocratique et populaire auprès du Royaume d'Espagne », avait indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Toutefois, le rappel de l'ambassadeur algérien en Espagne n'est pas la seule mesure de rétorsion des autorités algériennes contre ce pays suite au revirement du gouvernement de Pedro Sánchez sur le dossier du Sahara occidental en mars 2022.
En effet, l'Algérie a également décidé de geler le traité d'amitié la liant à l'Espagne. Cette décision a durement impacté les échanges commerciaux entre les deux pays. Les entreprises espagnoles qui ont investi le marché algérien ont, en effet, perdu des sommes colossales en raison du gel des transactions commerciales entre les deux pays. Le journal The Objective avait affirmé, au mois avril de l'année en cours, que ces entreprises ont perdu 1,2 milliard d'euros en raison du gel de leurs exportations vers l'Algérie.
Vers le rétablissement des relations économiques entre les deux pays
Ainsi, après le dégel des relations diplomatiques, la question se pose sur les échanges commerciaux entre les deux pays. Les observateurs affirment que la nomination de l'ambassadeur d'Algérie en Espagne est la première étape dans le rétablissement de bonnes relations entre les deux pays. Les relations et échanges commerciaux devront donc suivre dans un avenir proche.
Le président du Cercle de commerce et d’industrie algéro-espagnol (CCIAE), Djamel Eddine Bouabdallah, a affirmé au journal TSA que « le retour de l’ambassadeur est une première étape résultante des contacts renoués entre les deux pays lors de l’AG de l’ONU à New York en septembre. La suite logique du processus est le rétablissement des relations économiques qui devrait intervenir prochainement ».
« L’Algérie a attendu que Pedro Sanchez soit élu officiellement pour annoncer le rétablissement de ses relations avec l’Espagne. C’est ce qui a été acté jeudi 16 novembre. Le retour des relations économiques pourrait se faire rapidement, je pense dans les prochains jours après la prise de fonction officielle du chef du gouvernement espagnol ou peut-être même avant », révèle Djamel Eddine Bouabdallah. Donc, nous assistons à la fin d'un épisode de crise aiguë entre deux pays qui entretenaient d'excellentes relations avant le revirement de position du gouvernement de Pedro Sanchez sur le dossier du Sahara Occidental.
