Des voitures de luxe volées en France et "exportées" vers l'Algérie

Police - France - Arrestation - Algérien

Quatre hommes impliqués dans un vaste réseau de trafic de voitures entre la France et l'Algérie, ont été mis en examen, vendredi 17 novembre, à Paris. Une fois dérobés, les véhicules étaient « maquillés de façon industrielle », puis « exportés » vers l'Algérie, où ils étaient revendus, rapporte Le Parisien.

Une centaine de voitures, dont plusieurs de luxe ont été identifiées par les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire de Paris, pour un préjudice évalué à au moins 3 millions d'euros. Après leur mise en examen, les quatre suspects âgés entre 33 et 56 ans ont été placés en détention provisoire, selon des sources proches du dossier citées par Le Parisien.

L'affaire a débuté le 13 juin 2023, suite à l'arrestation par des policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de deux hommes dans le parking d'un immeuble de la rue de la Quintinie, à Paris (XVe). Ils étaient en train de maquiller une voiture de luxe de marque Lamborghini Urus – d'une valeur de 200.000 euros – signalée volée aux Pays-Bas deux semaines plus tôt, relate le journal français1.

Quatre hommes mis en examen pour trafic de voitures entre la France et l'Algérie

L'enquête a permis l'arrestation, mardi 14 novembre, de quatre hommes qui seraient impliqués dans un vaste réseau de trafic de voitures entre la France et l'Algérie. En garde à vue, les mis en cause ont tous minimisé leurs rôles, affirmant avoir agi à la demande d'un certain « Pedro » qui serait le chef de ce réseau. « Ils se sont accordés entre eux pour parler de ce Pedro, qui ne ressort à aucun moment dans les investigations », a souligné la procureure, devant le juge des libertés et de la détention (JLD).

Soupçonné d'être l'un des organisateurs du trafic, et d'avoir volé des véhicules, Hichem B., un Algérien de 35 ans a été interpellé à Stains (Seine-Saint-Denis). Déjà condamné en 2022 pour des faits de vol en bande organisée et association de malfaiteurs, les enquêteurs ont pu saisir chez lui la somme de 5.310 euros et trois clés vierges de véhicule. « J'ai juste déplacé cinq ou six voitures pour un certain Pedro. Ni plus, ni moins. Ça n'a rien à voir avec un truc organisé », se défend-t-il devant la procureure.

Les voitures volées étaient « maquillées » avant d'être envoyées vers l'Algérie

Omar C., 33 ans, autre organisateur présumé de ce réseau, a été interpellé chez lui, à Saint-Denis, où 5.000 euros ont été découverts. Cet homme condamné à dix reprises pour des faits de vol aggravé, est soupçonné d'être le gérant de fait d'un « garage fictif » à Saint-Denis. Une perquisition dans ce garage a permis d'y mettre la main sur du matériel de reproduction de clés de voitures et de boîtiers de démarrage. C'est lui qui aurait permis de refaire les immatriculations des véhicules volés avant leur expédition vers l'Algérie.

Le troisième suspect de ce réseau est Soufiane C., 49 ans, qui aurait joué le rôle de « faussaire ». Il est soupçonné d'avoir fourni les faux numéros d'identification et documents administratifs pour les véhicules volés. Les  policiers ont saisi chez lui à Saint-Denis, 1.010 euros, un hologramme constructeur servant à fabriquer les étiquettes VIN (Numéro d'Identification du Véhicule), du matériel permettant de fabriquer des boîtiers de démarrage, 9 clés vierges de véhicule, de faux tampons de constructeurs automobiles et un faux tampon administratif « République française », détaille Le Parisien.

Le quatrième mis en examen, est Abdelmalek H., 56 ans, connu de la justice pour des faits de vol en bande organisée. Selon l'acte d'accusation, il était le « maquilleur » des véhicules volés en France et exportés par la suite vers l'Algérie. Lors de son arrestation chez lui à Drancy, les enquêteurs ont trouvé pas moins de 7.000 euros et 7 clés vierges de voitures.


  1. Paris : les voitures volées étaient maquillées pour disparaître vers l’Algérie, 19 novembre 2023, Le Parisien 

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