Le refus de l'Algérie d'accueillir des bateaux de transport de marchandise qui ont effectué des escales dans les ports marocains, a trouvé une oreille attentive auprès des grands armateurs. Selon des médias français, notamment Le Marin, les armateurs CMA CGM et Maersk ont annoncé successivement leur décision d'empêcher leur navires d'accoster dans les ports marocains quand l'Algérie est la destination des produits transportés.
En effet, selon Le Marin, l'armateur français basé à Marseille, CMA CGM (Compagnie maritime d'affrètement - Compagnie générale maritime) a annoncé dès le 19 janvier une "réorganisation de ses services au service de l'Algérie", et ce, suite à la note émise , le 9 janvier 2024, par l'Association des banques et des établissements financiers d'Algérie (ABEF), adressée aux banques algériennes, estimant que "dans le cadre des opérations de commerce extérieur, il a été décidé de refuser toute opération de domiciliation, pour les contrats de transport qui prévoient le transbordement/transit par les ports marocains".
Boycott des ports marocains : le Français CMA CGM et le Danois Maersk à l'écoute de l'Algérie
Dans ce sens, CMA CGM a annoncé que "toutes les marchandises destinées à Oran, Mostaganem et Ghazaouet (Algérie) transiteront désormais soit via Algésiras, soit via Valence au lieu de Tanger". En d'autres termes, le transit par les ports marocains des marchandises destinées à l'Algérie est interdit par les autorités algériennes et n'aura plus lieu, selon la dernière décision de l'armateur français qui se soumet donc aux exigences de l'Algérie sur ce plan.
Cinq jours plus tard, c'est l'armateur danois, Maersk, qui a fait savoir qu'il éviterait désormais le transit et le transbordement dans les ports marocains pour ses bateaux se dirigeant vers l'Algérie. Et comme CMA CMG, Maersk choisit les ports espagnols pour le transit. C'est le 24 janvier que la compagnie danoise a annoncé sa décision de "rediriger la majorité de ses expéditions" vers les ports d’Alger, Skikda et Bejaïa via les villes espagnoles de Barcelone et d'Algésiras, mettant ainsi fin aux opérations de transbordement à Tanger Med.
Nouvelle sanction économique
L'Algérie a décidé de boycotter les ports marocains pour toutes les marchandises se dirigeant vers les ports algériens. L'ABEF qui a annoncé publiquement cette décision ne l'a pas motivée. Cette mesure intervient plus de deux années après l'interdiction faite aux avions marocains de survoler l'espace aérien algérien, et ce, en conséquence de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays décidée en août 2021 par Alger. Elle peut aussi être considérée comme une mesure économique visant à sanctionner le pays de Mohammed VI pour ses "actes hostiles", selon les accusations d'Alger, et la normalisation de ses relations avec Israël.
