La fermeture d'une école le jour de l'Aïd el Fitr crée une vive polémique en Italie

Ecole - Italie - Fermeture le jour de l'Aïd el Fitr

Grosse polémique en Italie et plus particulièrement dans la région de Milan, suite à la décision de fermer une école le jour de l'Aïd el Fitr 2024. Soutenue par des parents d'élèves, la décision a soulevé cependant un tollé et a pris des proportions inattendues, devenant même une affaire d'Etat. 

Le complexe scolaire Iqbal Masih de la ville de Pioltello, près de Milan sera fermé le 10 avril 2024, à l'occasion de l'Aïd el Fitr. Cette décision a été prise pour permettre aux élèves musulmans de célébrer cette fête religieuse qui marque la fin du mois du Ramadan.

Le représentant des parents au Conseil scolaire, qui est également conseiller des services sociaux de Pioltello, a affirmé, pour expliquer la mesure, que dans le passé, "il arrivait que la moitié de chaque classe soit absente et que le cours soit interrompu" à la même occasion. Et de poursuivre : "on n'y a attribué aucune valeur politique, cela nous a semblé être un choix de bon sens, de civilité et de véritable inclusivité".

Le directeur menacé pour l'Aïd el Fitr, politiciens et ministres s'en mêlent

Certains ne l'ont cependant pas entendu de cette oreille. Les partis de la droite notamment et autres n'ont pas manqué de dénoncer cette fermeture. L'affaire a pris en outre des proportions alarmantes. Selon des médias locaux, le directeur de l'école aurait reçu des insultes mais aussi des menaces. Il peut cependant compter sur le soutien de certains parents d'élèves. "C'est une très bonne personne, nous sommes contents de la décision", ont commenté, en effet, certaines mères musulmanes.

Simona Malpezzi, sénatrice du Parti démocrate, a par ailleurs regretté l'ampleur prise par cette décision. "Je n'aurais jamais imaginé qu'un choix normal qui concerne l'enseignement, comme celui d'éviter de faire manquer un jour d'école aux filles et aux garçons de ce complexe scolaire, puisse se transformer en ce tapage, c'est absurde. J'ai exprimé une proximité avec le directeur, je suis originaire de cette région, je connais la force et la compétence de ces écoles qui ont développé un enseignement inclusif très élevé", a-t-elle fait savoir.

Le ministre de l'Éducation Giuseppe Valditara, cité par des sources médiatiques italiennes, s'est par ailleurs mêlé pour tenter de calmer les esprits. "Il y a le bureau scolaire régional de Lombardie qui a pris des mesures pour vérifier. Ce qui compte, c'est ce qui est écrit dans l'acte qui a organisé tout cela, l'acte doit être motivé et doit correspondre aux besoins éducatifs", a indiqué le membre du gouvernement italien.

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