Le Tribunal provincial des îles Baléares se penchera, ce lundi 8 avril, sur deux affaires de trafic d'êtres humains impliquant quatre passeurs algériens. Dans cette procédure judiciaire propre à l'Espagne, le parquet requiert une peine de sept ans de prison contre chacun d'eux pour avoir dirigé des embarcations de fortune transportant 37 migrants en situation irrégulière.
Selon le journal local Okdiario, le premier cas concerne l'arrivée d'un navire à Formentera puis à Ibiza le 2 février 2024. Deux accusés algériens sont soupçonnés d'avoir dirigé l'embarcation en collaboration avec un réseau de trafiquants. 19 migrants ont été transportés dans des conditions précaires, sans nourriture ni eau suffisantes, et deux d'entre eux ont été jetés par-dessus bord avant le départ.
Le second cas porte sur une embarcation arrivée à Majorque en juin 2023. Deux autres accusés sont poursuivis pour avoir transporté 20 personnes, dont un mineur, après leur avoir extorqué 500'000 dinars par personne. Les passagers ont été contraints de désactiver leurs téléphones et de voyager sans gilets de sauvetage.
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Deux migrants jetés par-dessus bord par les passeurs algériens
Deux audiences sont programmées pour traiter ces affaires, respectivement à 9h30 et 9h45, pour des accusations de trafic d’êtres humains. Le ministère public souligne le climat de terreur vécu par les migrants, précisant que deux d'entre eux ont été jetés par-dessus bord avant le départ, l'un pour son poids excessif et l'autre pour avoir pris la défense de son camarade.
Le bateau a quitté Tipaza le 1er février à 22 heures avec 17 passagers à bord. Arrivé à Formentera le 2 février à 4 heures du matin, les passeurs algériens ont ordonné à dix migrants de débarquer sur la côte sans assistance, avant de poursuivre leur route vers Ibiza.
Ces deux affaires soulignent l'augmentation du trafic d'êtres humains entre l'Algérie et l'Espagne, les îles Baléares devenant une route d'entrée importante pour les migrants clandestins. La crise diplomatique entre les deux pays a contribué à la recrudescence de ce phénomène, en raison d'un relâchement des contrôles maritimes.