Les autorités algériennes interpellées sur la fuite des médecins vers la France (Vidéo)

Fuite des médecins - Algérie - France

Un professeur de médecine algérien a tiré la sonnette d’alarme sur le "fléau" de la fuite des médecins vers l’étranger. Le professeur Rachid Belhadj, qui n’est autre que le président du Syndicat des professeurs et chercheurs universitaires, a appelé les autorités algériennes à prendre les mesures qui s’imposent afin de stopper l’hémorragie.

Le phénomène relatif à la fuite des médecins algériens vers les pays étrangers, particulièrement la France ne cesse de prendre de l’ampleur. La situation a atteint la côte d’alerte et devient inquiétante, note le professeur Rachid Belhadj dans une vidéo postée par le site 37 Degrés.

Dans cette interview accordée au même site, ce praticien exerçant au niveau du CHU Mustapha Pacha à Alger fait un constat alarmant sur la situation, indiquant que le nombre de médecins qui rejoignent la France a augmenté d’une manière vertigineuse. Un départ massif qui n’a pas été sans conséquence sur la pratique de la santé en Algérie.

Des services sans médecins en Algérie

« A titre d’exemple, le service d’ophtalmologie du CHU Mustapha Pacha s’est retrouvé avec seulement 4 médecins et celui de la réanimation médicale assure avec 3 praticiens », a indiqué le professeur pour illustrer ses dires sur la fuite des médecins.

Rachid Belhadj a affirmé qu’il y avait des zones complètement privées de médecins spécialistes en Algérie. « Jusque-là, on colmate les brèches avec le service civil, mais à ce rythme, on risque de se retrouver face à un désert médical », a-t-il estimé.

La situation est grave suite à cette fuite des médecins

Pour l’intervenant, la situation est grave et les autorités algériennes doivent réagir pour arrêter le phénomène dans lequel, dit-il, la France investit sans relâche. Pour faire face aux « déserts médicaux », indique-t-il, les autorités françaises ont trouvé la parade de recruter de l’étranger dont surtout l’Algérie.

Pour ce faire, la France organise des concours de recrutement à savoir les Epreuves de vérification des connaissances (EVC). Des concours qui étaient périodiques et qui se tenaient tous les 4 ou 5 ans et qui sont devenus annuels depuis quelques années. Mieux (ou pire, c'est selon), ces concours étaient auparavant limités à certaines spécialités, alors qu'aujourd’hui, il est ouvert à tout le monde, a dénoncé le syndicaliste.

La parade de la France pour faire face aux « déserts médicaux »

Pour encourager la fuite des médecins algériens vers l'Hexagone, le gouvernement français met la main à la poche en offrant des salaires alléchants, et ce, dès les premiers mois de leur arrivée, a-t-il encore expliqué. « Dans certaines spécialités, le salaire atteint 5000 et 6000 euros, voire 8000 euros par mois », précise-t-il, estimant que cela encourageait les médecins algériens à partir.

« Nous, on est restés spectateur » face à cet état de fait, s’écrie Rachid Belhadj qui affirme que l’Algérie doit bouger pour tenter de mettre fin à cette fuite des médecins. Dans ce sillage, il a souligné que son syndicat avait fait plusieurs propositions dans ce sens.

Qu'a fait l'Algérie pour stopper l'hémorragie ?

Il préconise ainsi de faire des efforts pour améliorer la situation socioprofessionnelle des praticiens de la santé en Algérie, à commencer par l’augmentation des salaires. Il recommande également des avantages et facilités pour accéder au logement et autres commodités nécessaires pour la vie quotidienne.

«Ce n’est pas normal que pour acheter une voiture, le médecin se retrouve dans l’obligation de se procurer une licence de Moudjahid » afin de procéder à l’importation, dénonce-t-il avec une grande amertume.

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