Un vrai bras de fer s'est engagé ces dernières semaines entre l'Algérie et l'Union européenne, à propos notamment de la politique de l'Algérie en matière d'importation. Les Européens accusent l'Algérie de fermer ses importations, notamment celles provenant du vieux continent, mais l'Algérie dément cette volonté de fermeture et préfère parler de régulation de ses activités liées aux importations.
En effet, les mesures prises ces dernières années par l'Algérie, visant à réguler ses importations et à réduire ses dépenses, ne semblent pas du goût de la Commission européenne, qui n'a pas hésité à ouvrir une procédure contre l'Algérie et à réclamer des consultations avec les autorités du pays.
L'Europe ouvre une procédure contre l'Algérie
« L'UE a lancé une procédure de règlement de différends contre l'Algérie, a annoncé, mi-juin, la Commission européenne dans un communiqué, précisant que "l'objectif est d’engager un dialogue constructif en vue de lever les restrictions dans plusieurs secteurs allant des produits agricoles aux véhicules automobiles ». Ce qui est dénoncé par l'UE, c'est « un système de licences d’importation ayant des effets équivalents à une interdiction d’importation, des subventions conditionnées à l’utilisation de pièces fabriquées localement pour les constructeurs automobiles et un plafond de la participation étrangère dans les entreprises important des biens en Algérie ».
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La Commission européenne ajoute : « compte tenu des efforts infructueux pour résoudre la question à l’amiable, l’UE a pris cette initiative pour préserver les droits des entreprises et exportateurs européens exerçant en Algérie qui sont affectés. Les mesures algériennes nuisent également aux consommateurs algériens en raison d’un choix de produits indûment restreint ».
La réponse de l'Algérie à la Commission européenne
La réponse de l'Algérie ne s'est pas fait attendre. Et c'est par la voix du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, qu'elle est venue. Dans un entretien accordé à la télévision algérienne, à l'occasion de la 55e édition du Salon international d’Alger, le ministre réfute l'accusation de fermeture et explique la position de l'Algérie sur la question des importations.
« L’Algérie n’a pas fermé les importations. Ce que nous produisons, nous ne l’importons pas. Quant aux produits que nous ne produisons pas, nous les importons. La preuve en est que nos importations s’élèvent à 45 milliards de dollars par an, dont plus de 22 milliards de dollars en provenance de l’Union européenne », a affirmé Tayeb Zitouni.
« L'Algérie a rationalisé ses importations et ne les a pas fermées »
Le membre du gouvernement de Nadir Larbaoui donnera, dans le même ordre d'idées, une précision à propos de l'action de l'Algérie en matière d'importation. « L’Algérie a rationalisé ses importations et ne les a pas fermées, ce qui serait une mesure déraisonnable », a fait savoir Tayeb Zitouni.
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Estimant que cette politique de rationalisation est l'œuvre de tous les pays du monde, pas seulement de l'Algérie, le ministre du Commerce a ajouté que « l’Algérie est un pays souverain, qu’elle n’a pas de dette extérieure et qu’elle n’a besoin d’aucune dictée. Nous avons des partenaires avec lesquels nous coopérons, qu’il s’agisse de pays avec lesquels nous avons des partenariats bilatéraux, de l’Union européenne, des espaces économiques auxquels nous appartenons sur le continent africain ou des pays arabes ».