L'Algérie a cessé d'importer les bovins de l'Hexagone, en septembre 2023, suite à une décision préventive prise dans l'urgence par le ministère algérien de l'Agriculture et du Développement rural. Ce dernier avait décidé de suspendre l'importation de bovins français suite à l'apparition d'une maladie contagieuse appelée maladie hémorragique épizootique (MHE).
Aujourd'hui, le secteur va mal, non pas parce que les éleveurs n'arrivent pas à écouler leurs élevages, mais parce qu'ils l'écoulent dans les pays européens alors que cela leur rapporte beaucoup plus quand ils exportent en dehors du vieux continent, particulièrement vers l'Algérie. C'est ce qui fait que la France est impatiente de reprendre ses exportations vers ce pays.
D'ailleurs, Laurent Trémoulet, le directeur du Parc de transit des bestiaux qui appartient à l'interprofession française de la viande bovine, à des exportateurs et à des intermédiaires du fret, n'a pas manqué de résumer la situation du parc et de la réalité de l'exportation des bêtes. Généralement, le parc en question fait transiter 100'000 bovins et quelques dizaines de milliers d'ovins par an, a-t-il déclaré à l'AFP, précisant que le bâtiment est le plus souvent vide alors qu'il peut accueillir plus de 1300 animaux.
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Les discussions en cours entre l'Algérie et la France
« On n'a plus qu'un bateau tous les dix jours. Avant, c'était entre deux et trois par semaine », regrette-t-il, en parlant de la période où l'Algérie importait environ 80 % des bêtes transitant par le port de Sète. Qu'est-ce qui bloque le marché algérien ? Les ministères concernés, l'Agriculture, l'Économie et les Affaires étrangères n'ont pas souhaité répondre aux questions de l'AFP, mais une source diplomatique a fait savoir que des discussions étaient en cours entre les deux gouvernements pour la réouverture du marché algérien.
Il faut savoir qu'entre la France et l'Algérie, les relations économiques sont étroitement liées aux relations politiques et ces dernières évoluent généralement en dents de scie. C'est pour cela que les dirigeants français agissent et parlent délicatement. « Notre administration travaille intelligemment pour rouvrir ce flux commercial », a précisé Laurent Trémoulet.
Les Français prudents veulent la relance des importations algériennes avant le dernier trimestre
C'est donc très prudemment que la partie française évoque cette question d'exportation des bovins vers l'Algérie. C'est le cas du président du port de Sète, Philippe Malagola, qui choisit bien ses mots. « Nos amis algériens font le maximum », estime-t-il, ajoutant que seules « des questions administratives et d'organisation interne » restent à finaliser.
En fait, les éleveurs, mais aussi tous les intervenants dans la commercialisation des bêtes, espèrent que l'Algérie relance ses importations avant le pic habituel du dernier trimestre. Cela tombe bien, les envois vers l'Algérie sont « assez dynamiques en fin d'année », selon un agroéconomiste, qui précise que les animaux pourraient ainsi être engraissés pour le ramadan de l'année prochaine, soit en mars 2025.
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