Législatives en France : Et si le parti de Macron gagnait ?

Les Français sont appelés à choisir leurs députés, dimanche 30 juin, après la dissolution par le président Emmanuel Macron de l'Assemblée nationale française, et ce, suite aux résultats des élections européennes du 9 juin, qui ont donné le Rassemblement national de Marine Le Pen en tête des suffrages. Cette élection, dont le second tour est programmé pour le 7 juillet, est un pari risqué du président français qui cherche à se débarrasser de la France insoumise en utilisant le spectre de l'extrême droite.

En effet, c'est la victoire du Rassemblement national aux élections européennes qui a servi de prétexte au président Macron pour dissoudre l'Assemblée nationale et convoquer le corps électoral pour des élections législatives anticipées pour le 30 juin et le 7 juillet 2024. Le président français tente d'affaiblir la France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon au sein de l'Assemblée nationale et utiliser son parti, Renaissance, comme refuge pour ceux qui ont été "déçus" par LFI. C'est que LFI a mené la vie dure à Macron et à sa majorité depuis les élections législatives du 12 et 19 juin 2022.

Macron veut poursuivre son tour de vis en matière d'immigration

Que se passera-t-il si le parti Renaissance créé par Emmanuel Macron et tous ses supporters gagnent une majorité au sein de l'Assemblée nationale ? Contrairement au Rassemblement national (RN) et même au Nouveau front populaire (NFP), le parti du président français ne risque pas d'apporter de grands changements dans sa politique en France.

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En fait, l'élection du 30 juin et du 7 juillet va permettre à Macron, s'il réussit son coup, à avoir les coudées franches au sein de l'Assemblée et s'épargner le soutien des députés de l'extrême droite, comme cela a été le cas lors du vote de la loi sur l'immigration. Avec une victoire de Renaissance et un gouvernement dirigé par un homme du président, la France poursuivra son tour de vis en matière d'immigration, même si l'action du gouvernement ne sera pas aussi fermée que celle préconisée par le Rassemblement national.

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En effet, Macron compte renforcer un tant soit peu la lutte contre l'immigration clandestine, tout en tentant d'organiser une immigration choisie selon les besoins de la France. Il veut aussi continuer à favoriser et à faciliter les expulsions des étrangers coupables de crimes, notamment en faisant pression sur leurs pays d'origine pour qu'ils soient récupérés.

Aussi, comme déclaré auparavant, si le parti de Macron gagne les élections législatives anticipées de 2024, le gouvernement devrait relancer les discussions autour d'une réforme des accords de 1968 qui lient l'Algérie et la France sur la question de l'immigration, des visas et de la circulation des personnes. Mais Macron ne forcera pas les choses sur cette question, sa méthode étant d'y aller graduellement pour ne pas brusquer les choses, les relations algéro-françaises n'étant pas limitées à ces accords.


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