Un avion de la Royal Air Maroc (RAM) a procédé, samedi 24 août, à un atterrissage d'urgence environ trente minutes après son décollage de l'aéroport international Mohamed V de Casablanca, à destination de l'aéroport JF Kennedy de New York. L'appareil de marque Boeing, un 787 Dreamliner, opérant le vol AT200 de la compagnie marocaine, a fait demi-tour suite à la fissure apparue sur la vitre du cockpit.
Il est vrai que ce nouvel incident de la RAM a fait plus de peur que de mal et que l'appareil a fini par atterrir en toute sécurité à l'aéroport de décollage, mais il intervient après une série d'incidents impliquant des appareils du constructeur aéronautique américain Boeing, particulièrement les Boeing 737 MAX 9 et les 787 Dreamliner. Le dernier en date concerne les sièges de pilote que l'avionneur US devra inspecter en totalité. Soit près de 1000 sièges représentant plus de 64'000 vols de différentes compagnies aériennes.
En effet, le régulateur américain de l'aviation (Federal Aviation Administration, FAA) a ordonné des inspections de tous les appareils Boeing 787 Dreamliner, après une série d'incidents impliquant les sièges du cockpit. « Les grandes compagnies aériennes telles que All Nippon Airways, Qatar Airways, American Airlines, United Airlines ou Air Europa, entre autres, devraient être soumises à cette inspection obligatoire, ce qui remet en cause un calendrier de vols saisonnier serré dans le monde entier », est-il transcrit dans un rapport de Mabrian, fournisseur d'analyses de données dans le secteur du voyage.
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Boeing dans la tourmente
Le dernier des dysfonctionnements a été enregistré en mars 2024 à bord d'un appareil de la compagnie aérienne chilienne Latam. Un Boeing 787 qui avait soudainement perdu de l'altitude, blessant quelque 50 passagers. Cela a soulevé des doutes sur les contrôles de qualité de Boeing, surtout que cet incident de la Latam est survenu après plusieurs autres impliquant les appareils de Boeing, comme l'incident de janvier 2024 qui a vu une porte d'un Boeing 737 MAX 9 se détacher en plein vol, causant une panique à bord et forçant un atterrissage d'urgence.
Aussi, l'avionneur américain est dans le collimateur de la FAA depuis qu'un lanceur d'alerte a fait des révélations sur des problèmes de production et de sécurité. La FAA avait ouvert une enquête sur trois modèles d'avion de Boeing suite aux révélations de ce lanceur d'alerte. Pire encore, des enquêtes approfondies devraient être menées sur deux crashs impliquant le Boeing 737 MAX des compagnies aériennes Ethiopian Airlines en mars 2019 et Lion Air en octobre 2023 ayant causé 346 morts. Ces deux accidents ont entraîné carrément la suspension des livraisons.
Toute cette série d'incidents, qu'ils soient graves ou non, a gravement terni l'image de marque du constructeur aéronautique US et n'a pas manqué de soulever des questions sur la gestion de l'entreprise et la sécurité réelle de ses appareils. Surtout que cela a été accompagné d'une polémique suscitée par la rémunération de l'ancien PDG de Boeing. En effet, David Calhoun percevait un salaire exorbitant alors que Boeing était en pleine crise.