Un rapport récent de la Cour des comptes a dévoilé les salaires attribués aux membres des réseaux de narcotrafic à Marseille. Ce document révèle l'organisation complexe et hiérarchisée de ces réseaux, ainsi que les motivations économiques qui poussent de nombreux jeunes à s'y engager.
Cette étude révèle une organisation pyramidale complexe où chaque membre, du simple guetteur au puissant gérant de point de deal, a une place et une rémunération bien définies. Cependant, les salaires, souvent attractifs pour les jeunes en difficulté, dissimulent une réalité bien plus sombre : un monde de violence, d'exploitation et de risques constants.
Les réseaux de narcotrafic à Marseille fonctionnent comme de véritables entreprises criminelles. Ils recrutent principalement parmi les jeunes, souvent en situation de précarité, en leur promettant des revenus rapides et conséquents. Cette promesse est un leurre : les dettes contractées auprès des trafiquants sont souvent artificielles, ce qui crée une dépendance qui pousse les jeunes à accepter des missions de plus en plus dangereuses.
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Les salaires du narcotrafic à Marseille
Au sein du réseau, chaque membre a un rôle spécifique, et les rémunérations varient en fonction des responsabilités. Les guetteurs, par exemple, perçoivent environ 60 euros par jour, tandis que les vendeurs peuvent gagner jusqu'à 150 euros pour une journée de travail. Le coursier qui apporte à boire et à manger aux trafiquants, touche environ 30 euros. Les "nourrices", responsables du stockage de la drogue, touchent quant à elles un salaire mensuel d'environ 1500 euros. Bien que ces postes soient mieux rémunérés, ils comportent également des risques élevés, notamment en raison de la violence inhérente à ce milieu.
Plus on monte dans la hiérarchie du réseau, plus les rémunérations deviennent importantes. Le "gérant" d’un point de deal, qui supervise la distribution de la drogue, la gestion des stocks et organise les tours de travail des vendeurs, touche entre 4000 et 5000 euros par mois. Ce rôle central est souvent occupé par des individus ayant une certaine expérience dans le milieu du trafic.
Le rapport de la Cour des comptes souligne que les salaires à Marseille sont généralement plus élevés qu'à Paris. Cette différence s'explique par le climat de violence qui règne dans certains quartiers. Les guetteurs, exposés en première ligne, sont particulièrement vulnérables aux violences et aux règlements de comptes. Pour attirer et fidéliser ces travailleurs, les chefs de réseau augmentent souvent les salaires en période de tension accumulée, comme lors d'interventions policières.