Sanaa Bendimerad, ressortissante algérienne établie en France, fait l'objet depuis une semaine d'une violente campagne de cyber-harcèlement. La jeune femme a reçu un torrent d'insultes et d'injures allant jusqu'à des menaces de mort. Ce qu'on lui reproche, c'est d’avoir publié une parodie d'un passage coranique intitulée « Sourate du Corona ». Cette publication donne des recommandations contre l'épidémie de coronavirus de façon satirique, en empruntant des intonations coraniques.
Sur les réseaux sociaux, une vague d’insultes à caractère extrêmement sexuel et haineux s'est déferlée sur la jeune femme. Des attaques qui prendront très vite la forme de menaces d'atteinte à son intégrité physique, voire de mort. En effet, de nombreux Internautes en Algérie et en France ont appelé publiquement à "mettre à mort" la jeune femme.
Sanaa Bendimerad s'est également vu traiter par de nombreux internautes de « sale Juive ». « Les juifs avaient une importante communauté à Tlemcen. C'est forcément une descendante juive. Et comme les Juifs sont malveillants, la boucle est bouclée », lance un internaute.
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De nombreux messages échangés entre les internautes véhiculent des menaces directes proférées à l’encontre de Sanaa Bendimerad. Des anonymes ont laissé des commentaires d'une rare violence : « son sort, la mort », « elle mérite d’être prise pour cible » ou encore, « saleté, je t’aurai, je t’aurai. »
Terrifiée, Sanaa désactive son compte Facebook
Totalement terrorisée par l’ampleur qu’a générée cette histoire, Sanaa Bendimerad a dû désactiver son compte Facebook. Contre toute attente, des dizaines de « faux comptes » portant son nom ont été créés, la présentant comme une « apostate ». Des publications haineuses, évoquant des représailles physiques, pullulent. Certaines d’entres elles appellent même à « une exécution sur la place publique. »
Selon le journaliste algérien Mohamed Sifaoui, « la police algérienne s’est rendue chez ses parents à plusieurs reprises pour avoir des informations sur elle. Y compris des informations privées. » Pour lui, « cette histoire n’est pas banale : elle résume les atteintes à la liberté d’expression, mais aussi elle montre à quel point les forces toxiques ont investi les réseaux sociaux pour y déverser de la haine et rien d’autre », a-t-il indiqué sur sa page Facebook.
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