La chambre militaire du tribunal correctionnel de Rennes ouvrira, lundi 23 novembre, le procès de sept militaires français poursuivis dans l’affaire de la mort d’un élève d’origine algérienne de l’école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (Morbihan). Ils seront jugés pour « homicide involontaire », huit ans après les faits.
Selon France Bleu, qui a rapporté l’information, cinq anciens élèves de deuxième année ainsi que deux membres de la hiérarchie de la prestigieuse école militaire doivent comparaître pour « homicide involontaire ». L’histoire remonte à la nuit du 29 au 30 octobre 2012. L’élève d’origine algérienne Jallal Hami, âgé de 24 ans au moment des faits, est mort noyé lors d’un exercice de « transmission des traditions », organisé dans l’enceinte de l’école à Guer, dans le Morbihan.
Cette nuit-là, les nouvelles recrues de l’école militaire participaient à une soirée de « transmission des traditions », organisée par des élèves-officiers de deuxième année.
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Une soirée de « transmission des traditions » qui tourne au drame
Le thème retenu ce soir-là : le débarquement allié en Provence. Sur le terrain militaire, ils sont plus d’une centaine de jeunes recrues à qui les organisateurs demandent de traverser un étang. Ce plan d’eau, interdit à la baignade, est long de 43 mètres et profond de 2,70 mètres. Les élèves portent leurs treillis, leurs casques et leurs rangers, un équipement qui pèse plus de cinq kilos.
Les élèves qui s’élancent dans cette traversée à la nage se retrouvent en grande difficulté. Plusieurs d’entre eux s’agrippent les uns aux autres pour ne pas couler. Les organisateurs doivent intervenir pour porter secours à certains d’entre eux. Le seul équipement de sécurité qui a été prévu, ce sont deux bouées. Malgré les difficultés rencontrées par les élèves, les organisateurs décident de poursuivre l’exercice.
Vers minuit, tous ont regagné la berge, mais Jallal Hami manque à l’appel : le jeune homme de 24 ans s’est noyé. Son corps est retrouvé vers deux heures du matin par les pompiers. Selon ses proches, Jallal Hami rêvait d’entrer à l’école militaire de Saint-Cyr. « C’était un vrai choix, il voulait servir la France, ce pays qui l’avait accueilli », confie son frère aîné, Rachid Hami.
Né en 1988 en Algérie, Jallal n’a que 4 ans quand il immigre en France avec sa mère et son frère. A l’école, Jallal obtient de très bons résultats et il a vite en tête le souhait d’intégrer la prestigieuse école militaire par la grande porte.
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Sept militaires seront jugés
Cinq anciens élèves de deuxième année ainsi que deux officiers, le responsable des deuxièmes années et le directeur de la formation de Saint-Cyr de l’époque, seront jugés pour « homicide involontaire ». Le procès devra permettre de répondre à de nombreuses questions sur l’organisation et le déroulement de cette nuit de « transmission des traditions » qui a conduit au décès de Jallal Hami.