Covid-19 : En Algérie, le rush sur les médicaments provoque une pénurie de Lovenox

En plus de la rareté de l'oxygène à laquelle les malades du Covid-19 font face ces derniers jours en Algérie, un autre médicament fait cruellement défaut. Il s'agit du fluidifiant sanguin Lovenox et de son générique Varenox,  produit en Algérie. Le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officines (SNAPO), Dr Messaoud Belambri, a expliqué ce mardi 3 août cette pénurie dans une interview accordée au média d'information algérien TSA.

Le Dr Messaoud Belambri confirme la pression sur ce médicament. Il affirme qu'« actuellement, il y a un énorme manque. Pour ce qui est du Lovenox 0,4, ce dernier est disponible de manière pas très régulière, mais nous arrivons à nous débrouiller. Le grand manque concerne actuellement le Lovenox 0,6 et le 0,8 ».

Les Algériens stockent des médicaments et les concentrateurs d'oxygène

Le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officines regrette « certaines attitudes qui compliquent davantage la situation, et qui mettent les pharmaciens d’officine dans la difficulté d’assumer nos responsabilités et nos missions ». « Nous déplorons l’augmentation de cette demande sur les produits entrants dans le cadre du protocole anti-Covid, de manière exponentielle et incompréhensible », ajoute-t-il.

Cette attitude de consommation concerne aussi les concentrateurs d’oxygène. Messaoud Belambri affirme qu'« il y a des gens qui les stockent chez eux, alors qu’ils ne sont pas malades. C’est un comportement irresponsable. De cette façon, nous allons priver les vrais malades de leurs traitements. Nos concitoyens, qui vont tomber malades, vont avoir des difficultés à trouver leurs médicaments ».

Automédication et achat compulsif de médicaments en Algérie

Au delà de ce constat, certes peu reluisant, la situation exige des solutions pour les malades. Pour Messaoud Belambri, il faut commencer par un changement de comportement. « Il faut arrêter de stocker et laisser les médicaments pour les vrais malades. Il faut laisser les pharmaciens faire leur travail. C’est le pharmacien qui est responsable de détenir et de dispenser le médicament », assène t-il. Ajoutant : « il faut arrêter l’automédication. Il faut arrêter le recours à l’achat de médicaments au niveau des officines, en présentant des paquets d’ordonnances ».

Le président du SNAPO conclut en rappelant tout le monde à un « comportement citoyen ». « J’appelle tout le monde à la raison. C’est l’heure de la sagesse. C’est l’heure de la solidarité. Nous faisons face à une pandémie devant laquelle nous devons nous comporter de manière solidaire et citoyenne ».

Comme l’oxygène, le fluidifiant sanguin Lovenox et son générique Varenox doivent être disponibles pour sauver des vies. Ces médicaments sont nécessaires pour les malades du Covid-19. Mais il faut dire que Messaoud Belambri ne propose pas de solutions concrètes à une situation qui dure depuis déjà longtemps.

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