L’Algérie fustige la résolution de l'ONU sur le Sahara Occidental

Sahara occidental - Polisario - Espagne - Maroc -Sumar

L’Algérie a attendu 48 heures avant de réagir à la résolution adoptée, le 29 octobre, par le Conseil de sécurité de l'ONU du mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO). L'Algérie, qui a donc réagi ce dimanche 31 octobre par la voix du ministère des Affaires étrangères, a été très critique, regrettant l’approche « fondamentalement déséquilibrée » consacrée par cette résolution, qui « manque cruellement de responsabilité et de lucidité ».

Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté, le 29 octobre, une résolution pour proroger d'un an le mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), et ce, jusqu'au 31 octobre 2022. Sur les 15 pays membres du Conseil, 13 ont voté en faveur de la résolution présentée par les États-Unis, tandis que la Russie et la Tunisie se sont abstenues.

Les 13 voix en faveur du prolongement de la durée du mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) sont celles de la Belgique, la République dominicaine, l'Estonie, l'Allemagne, Saint-Vincent et les Grenadines, l'Indonésie, le Niger, le Vietnam, la France, le Royaume-Uni, la Chine et les États-Unis.

La résolution a exhorté « toutes les parties à œuvrer ensemble pour aider les Nations Unies à trouver une solution politique réaliste et acceptable pour les deux parties au conflit ». Le 6 octobre, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a annoncé la nomination de Steffan de Mistura comme son envoyé personnel pour la région du Sahara pour succéder à l’Allemand Horst Köhler.

L'Algérie exprime son « profond regret » quant à l’approche de l'ONU sur le conflit du Sahara Occidental

« Suite à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la Résolution 2602 (2021) portant renouvellement du mandat de la MINURSO, l’Algérie exprime son profond regret quant à l’approche fondamentalement déséquilibrée consacrée par ce texte qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité du fait du forcing malencontreux de certains des membres influents dudit Conseil », lit-on dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères publié ce dimanche 31 octobre .

« L’Algérie, qui exprime sa pleine compréhension des constats et conclusions de la partie sahraouie, ne soutiendra pas cette résolution partiale qui a pour effet de conforter les prétentions exorbitantes de l’État occupant (le Maroc, NDLR) dont elle encourage l’intransigeance et les manœuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du Sahara occidental », poursuit le communiqué.

L'Algérie plaide pour « la mise en œuvre de la résolution portant le Plan de Règlement accepté par les deux parties »

« Par principe et par solidarité avec le peuple frère du Sahara occidental, l’Algérie attend du nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général qu’il inscrive strictement son mandat dans la mise en œuvre de la Résolution 690 (1991) portant le Plan de Règlement accepté par les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, et adopté unanimement par le Conseil de sécurité », a fait savoir le ministère.

« Amener le Maroc et la RASD  à engager des pourparlers directs sans aucune condition »

Par ailleurs, « l’Algérie escompte que la communauté internationale ne ménagera aucun effort pour amener le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD), en leur qualité d'États membres de l'Union africaine, à mettre en œuvre la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’UA adoptée lors de sa réunion au niveau des chefs d’État et de gouvernement le 9 mars 2021, qui demande aux deux pays d’engager des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable et conformément à l’article 4 de l’Acte constitutif de l'UA ».

« Toute démarche qui ignore le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui sera contre-productive, injuste, dangereuse, et ne fera qu’ajouter un surcroît de tension et d’instabilité dans la région », conclut le communiqué du ministère des Affaires étrangères.

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