Après plusieurs semaines de froid, les relations diplomatiques entre l'Algérie et la France semblent se réchauffer. En témoignent les derniers gestes dans ce sens entre Alger et Paris : ce samedi 29 janvier 2022, le président français Emmanuel Macron a eu un échange téléphonique avec le chef de l'État algérien Abdelmadjid Tebboune.
Les relations algéro-françaises, qui ont connu une quasi-rupture durant plusieurs semaines à la suite des propos d'Emmanuel Macron sur le pouvoir politique algérien, commencent à retrouver leur cours normal. Le 5 janvier, l'ambassadeur d'Algérie en France avait regagné sa place, après avoir été rappelé pour « consultations » le 2 octobre dernier.
Le réchauffement des relations entre Paris et Alger se poursuit
Cette décision d'Alger est intervenue dans le sillage de multiples gestes de la part de la France à l'égard de l'Algérie en vue d'un retour à la normale des relations entre les deux pays. En effet, le 8 décembre dernier, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, a été dépêché à Alger par le président Emmanuel Macron en vue d'une reprise de contact entre Paris et Alger.
De retour à Paris, l'ambassadeur d'Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, a été reçu à l'Élysée et au Quai d'Orsay. Lors des rencontres, « les interlocuteurs français se sont félicités de la reprise des contacts entre les deux parties et émis le souhait de voir le retour de l'ambassadeur marquer une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays », comme l'a souligné un communiqué de l'ambassade d'Algérie en France.
Macron et Tebboune se sont entretenus ce 29 janvier au téléphone
Les gestes de rapprochement entre Paris et Alger se poursuivent avec cet appel téléphonique entre le chef de l'État français Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. En effet, dans un communiqué publié ce samedi 29 janvier 2022, la Présidence algérienne a annoncé que le chef de l'État s'est entretenu au téléphone avec son homologue français, précisant que l'entretien téléphonique a, notamment, porté sur les relations bilatérales et le prochain sommet Afrique-Union européenne prévu à Bruxelles.
« Le chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune a reçu aujourd'hui un appel téléphonique de son homologue français Emmanuel Macron, au cours duquel les deux parties ont évoqué les relations bilatérales », indique le communiqué de la Présidence publié ce samedi 29 janvier.
À cette occasion, le président français a « renouvelé l'invitation au chef de l'État Abdelmadjid Tebboune à assister au sommet Afrique-Europe, qui se tiendra dans la capitale belge, Bruxelles. Les deux présidents ont également évoqué, lors de cet appel, les perspectives de la tenue du comité intersectoriel supérieur entre les deux gouvernements, français et algérien », ajoute le communiqué.
« L'apaisement des mémoires de la colonisation et de la Guerre d'Algérie », au menu de l'entretien
De son côté, la Présidence française a indiqué dans un communiqué publié ce samedi 29 janvier qu'Emmanuel Macron s'est entretenu par téléphone avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune notamment sur la question de « l'apaisement des mémoires de la colonisation et de la guerre d'Algérie », selon les termes du communiqué de l'Élysée repris par l'AFP.
Le président français « est revenu sur ses dernières initiatives en France pour l'apaisement des mémoires de la colonisation et de la guerre d'Algérie. Il a dit se tenir disponible pour travailler sur ce sujet avec son homologue algérien, en particulier en ce qui concerne les recherches sur les disparus et l'entretien des cimetières européens en Algérie », selon le communiqué de l'Élysée.
Algérie-France : Macron joue avec un équilibre fragile
Il faut dire toutefois que cet appel téléphonique entre Macron et Tebboune intervient quelques jours après la sortie du président français concernant la fusillade du 5 juillet 1962 à Oran, qui avait vu des dizaines de Français tués par l'ALN. Une fusillade qu'Emmanuel Macron a qualifiée de « massacre » lors d'un discours prononcé le 26 janvier dernier à l'Élysée en hommage aux rapatriés d'Algérie.
Dans son discours, Emmanuel Macron a affirmé que cette autre fusillade doit être reconnue. « Cet engrenage mortifère de la guerre civile conduisit au drame du 5 juillet 1962 à Oran, où des centaines d'Européens, essentiellement des Français, furent massacrés comme le furent ensuite nombre d'autres et des dizaines de milliers de harkis. Ce massacre, lui aussi, doit être regardé en face, et reconnu », avait alors affirmé le président français.
