Dans le cadre du dialogue mémoriel encouragé par le rapport de Benjamin Stora, une œuvre en hommage à l'émir Abdelkader, installé à Amboise, devait être inaugurée ce samedi 5 février. Mais la statue en acier a été retrouvée ce matin sérieusement vandalisée par des inconnus.
Le choix d'Amboise, cette localité d'Indre-et-Loire, n'est pas fortuit. C'est là que l'émir Abdelkader a été emprisonné avec sa famille après sa reddition en décembre 1847. Et l'acte de vandalisme dont a été victime la statue de l'émir Abdelkader a mis en colère le maire Les Républicains d'Amboise, Thierry Boutard, qui dénonce un « saccage ignoble ».
En fait, selon le même maire, la partie basse de l'œuvre a été largement abîmée. « Elle a été coupée à la meuleuse et tortillée », indique Thierry Boutard qui annoncera en outre l'ouverture d'une enquête pour dégradation grave. Et en concertation avec l'ambassadeur d'Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, l'édile d'Amboise, a décidé de maintenir l'inauguration et de ne pas changer le programme d'activités.
La statue de l'émir Abdelkader vandalisée, mais inaugurée quand même
Et à l'occasion de la cérémonie d'inauguration, le maire d'Amboise a asséné : « nous sommes des résistants face à la haine. On ne va pas plier face à de la médiocrité de la bêtise », selon un compte rendu du quotidien français Libération. Devant l'assistance, il fera preuve de détermination. D'ailleurs, à ce titre, il fera savoir que l'œuvre sera réparée et maintenue dans le même endroit. De son côté, l'ambassadeur d'Algérie à Paris a appelé à davantage de dialogue et de compréhension.
L'inauguration de cette statue, la silhouette de l'émir Abdelkader découpée dans une feuille d'acier, fait partie d'une série de gestes symboliques que la présidence française entreprend dans le cadre d'un chantier mémoriel ouvert par Emmanuel Macron. Le président français a déjà reconnu l'assassinat de Maurice Audin et Ali Boumendjel par l'armée française en 1957, favorisé la restitution des crânes de résistants algériens conservés dans un musée en France, reconnu les crimes du 17 octobre 1961 qu'il a qualifiés de crimes inexcusables et a demandé « pardon » aux harkis.