Après plus d'une année de brouille diplomatique, l'Espagne et le Maroc semblent aller dans le sens de l'apaisement. Le chantage marocain a décidément été payant ; l’Espagne s'est rangée du côté du Maroc concernant la question du Sahara occidental. Elle met ainsi fin à plus d'une année de brouille à la suite de l’accueil en Espagne du chef du Front Polisario pour qu’il y soit soigné du covid-19.
Le 18 mars sera donc une date importante pour l'Espagne et le Maroc. En ce jour, l'Espagne abandonne sa position qui se remet à la légitimité internationale sous l'égide de l'ONU. Elle a changé radicalement de position. Le communiqué du gouvernement espagnol indique : « nous entamons une nouvelle étape dans notre relation avec le Maroc basée sur le respect mutuel, le respect des accords, l’absence d’actions unilatérales et la transparence et la communication permanente ».
Ce communiqué fait suite à la publication d’un communiqué du Palais royal marocain faisant état d’un message du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez déclarant que le plan marocain « d’autonomie » pour le territoire disputé du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend ».
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Ainsi, même si le gouvernement espagnol ne reprend pas dans son communiqué ce message, il souligne que cette « étape se déroulera dans le cadre d’une feuille de route claire et ambitieuse comme l’indiquent les communiqués du gouvernement du Maroc ».
Selon certains observateurs cette décision espagnole anticipe des revendications marocaines sur les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. L’Espagne sacrifie ainsi les revendications du Polisario en échange de l’abandon du Maroc de ses visées sur ces deux enclaves espagnoles.
L'Algérie répondra-t-elle à la nouvelle position du Maroc ?
Par ailleurs, ce revirement espagnol risque d’être à l'origine d'une crise avec l’Algérie. En effet, le conflit du Sahara occidental, une ex-colonie espagnole considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie et d'autres pays.
Rabat, qui a accepté le principe du référendum sur l'autodétermination au Sahara occidental, a fait volte-face et propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté, tandis que le Front Polisario continue de réclamer un référendum d’autodétermination.
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