L'Algérie décide des premières sanctions contre l'Espagne

L'Algérie ne va pas rester les bras croisés devant le revirement de la position de l'Espagne concernant la question du Sahara occidental. Après le rappel de son ambassadeur pour consultations, d'autres mesures devront être prises. C'est ce qu'a affirmé le secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères à un journal espagnol.

Ainsi, selon ces propos repris par le journal espagnol El-Correro, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères algérien a affirmé que l’Algérie « va revoir tous les accords avec l’Espagne ». Chakib Rachid Kaid a exclu qu’il y ait des conséquences immédiates dans la vente de gaz et de pétrole. Cependant, il indique à demi-mots que les contrats actuels pourraient ne pas être renouvelés à leur expiration. Des contrats qui arrivent à leur expiration en 2030 après la récente prolongation.

Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères affirme donc que la révision des accords « dans tous les domaines » se fera en fonction de l’évolution de la position de Madrid par rapport à la question du Sahara occidental. Cependant, le secrétaire général ne ferme pas toutes les portes. Il a appelé les responsables politiques espagnols à reconsidérer leur position. « Nous espérons que nos amis espagnols prendront les mesures nécessaires », a souligné Chakib Rachid Kaid, en affirmant ne pas vouloir utiliser le terme « trahison », en qualifiant le retournement brusque de Madrid de « surprise » et de « grande déception ».

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Le journal espagnol a tout de même relevé que 45 % des importations espagnoles de gaz proviennent de l’Algérie. Il affirme que dans ce contexte de crise d’approvisionnement en gaz, « de nombreux pays européens se tournent vers Alger pour combler le vide qui sera causé par la baisse des importations de Russie en représailles à la guerre en Ukraine ». Le journal cite l'Italie, qui peut profiter de la crise entre l’Algérie et l'Espagne pour avoir plus de gaz algérien. D'ailleurs, lors de son déplacement à Rome, où il a rencontré le ministre italien des Affaires étrangères, Chakib Rachid Kaid s’est dit persuadé que les conditions pour une relance des rapports entre l’Algérie et l’Italie « sont réunies », soulignant que le souhait de l'Algérie « est de rehausser davantage le caractère stratégique et privilégié de[s] relations bilatérales ».


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