Espionnage du Premier ministre espagnol avec Pegasus : la première tête tombe

Pegasus

En Espagne, le scandale d'espionnage avec le logiciel de fabrication israélienne Pegasus a déjà fait tomber une tête. Il s'agit de la directrice des services de renseignement espagnols Paz Esteban, qui a été limogée après avoir reconnu que des indépendantistes catalans avaient été espionnés par Madrid grâce à ce logiciel.

Cette information a été rapportée ce mardi 10 mai par le journal espagnol El Pais, qui a cité des sources gouvernementales. Ainsi, la première femme nommée à la tête des services secrets espagnols, Paz Esteban, fait les frais d'une crise entre le gouvernement espagnol et les séparatistes catalans déclenchée en avril par les révélations d'un institut de recherche canadien, Citizen Lab, affirmant que les téléphones portables d'une soixantaine de militants séparatistes avaient été piratés entre 2017 et 2020 avec le logiciel Pegasus, développé par la société israélienne NSO Group.

Cette décision a été prise suite aux aveux de Paz Esteban, qui a reconnu la semaine dernière devant une commission parlementaire à huis clos l'espionnage de 18 indépendantistes catalans. La directrice des services de renseignement espagnols a été donc limogée malgré que ces écoutes ont été réalisées avec le blanc-seing de la justice, comme l'ont affirmé plusieurs médias espagnols.

L'Espagne veut-elle couvrir le Maroc ?

Il faut dire que cette première sanction arrive à un moment où la polémique enfle en Espagne sur les responsables de l'espionnage du téléphone du Premier ministre espagnol et sa ministre de la Défense. En effet, depuis le déclenchement de cette affaire plusieurs hypothèses ont été émises. Parmi les pistes envisagées, le Maroc arrive en première position. Le royaume, déjà accusé de tentative de piratage du téléphone du président français Emmanuel Macron, est donc logiquement mis à l'index dans cette affaire. Ainsi, même si Madrid évoque une attaque « externe », sans préciser s’il s’agit d’un pays étranger et encore moins lequel, le Maroc est le principal accusé selon les observateurs.

Pour l'instant, les responsables espagnoles veulent éviter toute éventuelle crise avec le Maroc. Le  gouvernement refuse de s'attaquer au Maroc, malgré les soupçons qui pèsent sur le Royaume quant au piratage du téléphone de Pedro Sanchez à l’aide du logiciel Pegasus. Une opération qui s'est produite depuis plusieurs mois et que le gouvernement espagnol veut vraisemblablement étouffer afin de maintenir de bonnes relations avec le royaume. Cette option du gouvernement a été dévoilée par des médias espagnols qui ont affirmé que même si l'Espagne finit par découvrir que le Maroc est derrière cette opération elle ne dévoilerait pas cette information qui provoquerait à coup sûr une nouvelle « crise majeure ».

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