Une mutinerie a éclaté dans la nuit du samedi 6 août au niveau du plus grand Centre de rétention administrative (CRA) de sans-papiers en France. Une trentaine de personnes retenues dans ce CRA, situé près de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris, se sont rebellées en mettant le feu aux bâtiments. D’autres migrants de ce Centre, qui en compte 150, sont montés sur les toits pour tenter de s’évader.
La nuit du samedi 6 août 2022 a été agitée au Centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot pour les migrants en situation irrégulière. Ce plus grand CRA de France, qui compte près de 150 personnes, était le théâtre d’une mutinerie, rapporte ce dimanche 7 août Le Parisien1. La mutinerie a éclaté samedi vers 21h30 suite à des violences entre des détenus de ce Centre situé à quelques encablures des pistes l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle de Paris.
« Une trentaine de personnes retenues s’est rebellée et a mis le feu à des matelas et au mobilier dans deux bâtiments, s'en prenant également aux policiers assurant la surveillance du centre », indique un délégué Unité SGP police dans les colonnes du Parisien. Pendant ce temps, des retenus se sont rendus sur les toits des bâtiments et d’autres ont tenté de s’enfuir en découpant les grillages. « Ils ont réussi à prendre l’ascendant sur les surveillants qui ont dû se mettre dans un endroit sécurisé en attendant l’arrivée des renforts », ajoute-t-il.
Aucun sans-papiers n'a réussi à s'échapper du CRA du Mesnil-Amelot
Près de 50 policiers des directions départementales de la sécurité publique de Seine-et-Marne et de Seine-Saint-Denis ont été mobilisés. Sur place, les fonctionnaires ont réussi à rétablir le calme. Si aucun blessé n’est à déplorer du côté des policiers, les effectifs appelés en renfort n’ont pu rétablir le calme qu’à 1 heure du matin de ce dimanche 7 août, indique la même source. La mutinerie ne s’est finalement soldée par aucune évasion ni blessé, mais les incendies ont provoqué de nombreuses dégradations dans les zones de vie des retenus du CRA, précise-t-on.
Ce n’est pas la première fois que des violences éclatent au niveau du CRA. En juillet 2021, trois migrants sans-papiers retenus dans ce centre se sont échappés. Les détenus qui avaient profité d’une mutinerie, sont montés sur les toits du CRA et ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, avant de prendre la fuite. Six mois plus tôt, des retenus de ce CRA avaient déclenché un incendie pour protester contre une décision de justice les maintenant en rétention, car ils avaient refusé un test PCR, nécessaire à leur expulsion du territoire français.