Les relations entre Madrid et Alger traversent une période de crise sans précédent. Ces tensions ont eu un impact considérable sur les échanges économiques entre les deux pays, notamment en ce qui concerne la fourniture du gaz naturel à l'Espagne. L'Algérie a, en effet, diminué le volume de ses exportations et affiché sa volonté de revoir les prix du gaz livré à l'Espagne. Pour y arriver, des négociations ont été engagées entre les deux parties.
Ces négociations s'avèrent très serrées entre le groupe espagnol Naturgy et le groupe national Sonatrach. En effet, selon la presse espagnole, le groupe Naturgy aura probablement besoin de débourser près de 1,5 milliard de dollars pour s’acquitter d’un prix plus élevé du gaz, avec effet rétroactif étant donné que même si le contrat gazier à long terme entre Naturgy et Sonatrach expire en 2032, il prévoit un bilan d’étape et une renégociation des prix pour la période 2022-2024.
Difficile d'arriver à un accord entre l'Algérie et l'Espagne
Ces médias affirment donc que les négociations traînent entre les deux groupes. Les difficultés d'arriver à un accord font craindre un risque de rupture de l’approvisionnement de l’Espagne en gaz, à partir du gazoduc Medgaz. Il faut dire qu'avant le début de ces négociations après l'expiration du contrat de trois ans en 2021, le prix du gaz était indexé sur un indice de référence Brent, au lieu du marché du gaz. Cependant, les prix du gaz s'étant envolés, le groupe algérien a affirmé son intention de bénéficier de "la tendance du marché qui s’est inversée et l’Algérie veut donc négocier les nouveaux prix, selon une nouvelle référence".
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Ainsi, selon l'agence Reuters, "Sonatrach, qui négocie des moyens de bénéficier des importantes hausses du prix mondial du gaz, dans ses contrats à long terme avec des acheteurs européens, envisage plusieurs options, y compris un lien partiel avec les prix du gaz au comptant dans des contrats qui ont toujours été indexés jusqu’à présent sur le prix du brut Brent".
L'Algérie en position de force dans ses négociations avec l'Espagne
De son côté, le groupe espagnol Naturgy avait déjà eu à souligner qu’il avait "une certaine capacité à négocier les prix, mais qu’en aucun cas, il ne pourrait détacher les prix à appliquer de la trajectoire actuelle des cours du gaz sur les marchés mondiaux". Ce groupe a indiqué que l'énergie "va être plus chère qu’elle ne l’était", en précisant que "celui qui gagne (...), c’est le producteur, le propriétaire des puits de gaz et de pétrole".
En conclusion, le contexte actuel favorable à l'Algérie lui procure un grand pouvoir dans ces négociations. L'Algérie a donc un moyen de faire pression sur l'Espagne avec qui, elle a suspendu le traité d'amitié. De son côté, l'Espagne n'a d'autre choix que de se plier aux exigences algériennes sur les prix du gaz pour ne pas prendre le risque de voir son approvisionnement interrompu.