Le journal El Watan, l'un des doyens de la presse écrite en Algérie, agonise. Asphyxié par une crise financière aigüe, il risque de disparaître définitivement des kiosques. Samedi prochain, les travailleurs du quotidien entament une grève illimitée qui risque d'emporte le quotidien. Ultime appel à le réanimer.
Le quotidien algérien El Watan vit décidément ses derniers jours. La crise financière qui l'étrangle depuis plusieurs années déjà risque d'avoir raison de lui, après une longue période de résistance. Son état ne cesse de se compliquer davantage, selon les propos de ses employés, notamment les journalistes.
Les premiers signes d'une situation de mal-être se sont révélés au grand jour en juillet lorsque ses 150 employés ont décidé de monter publiquement au créneau, en annonçant un mouvement de protestation pour réclamer le versement de leurs salaires qu'ils n'avaient pas touchés depuis mars.
Politique Abdelmadjid Tebboune adresse un message au roi d'Espagne
"Les travailleurs de la SPA EI Watan, sous l’égide de leur syndicat UGTA, ont décidé d’opérer un mouvement de grève à partir de demain, et ce, pour deux jours afin de protester contre le non-paiement de leurs salaires durant quatre mois", avait en effet souligné, mardi 12 juillet, le Conseil d’administration (CA) de l’entreprise dans un communiqué rendu public.
Les employés d'El Watan excédés par le non-paiement de leurs salaires
Le directeur de publication a tiré la sonnette d'alarme quelques jours plus tard. "Oui, on risque la fermeture du journal. Le syndicat a engagé une grève cyclique. Les travailleurs sont excédés par le fait de n'avoir pas été payés pendant 4 mois. Ils ont raison. C'est intenable pour un salarié de travailler sans contrepartie", a soutenu Mohamed Tahar Messaoudi, dans un entretien accordé au site H24-dz.
Malgré ces SOS, rien n'est venu pour améliorer la situation du journal qui se dirige droit vers une fermeture définitive. Las d'attendre une solution qui ne vient pas, les employés du journal ont décidé de recourir à une grève illimitée à partir de samedi 17 septembre. En face, la direction ne propose rien de concret. Que peut-elle en fait bien faire sans l'aide des pouvoirs publics ? C'est dire en somme que ça sonne vraiment la fin pour ce journal qui risque ainsi de connaître le même sort que le quotidien Liberté fermée par son propriétaire, Issad Rebrab, il y a quelques semaines.