France : Les personnes sous OQTF sont désormais recherchées

Photo du ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin

La mort de Lola met la France entière sur le qui-vive. Les mesures anti-immigration tombent telle la grêle, et, pour les unes, elles sont vite suivies d’application sur le terrain. C’est le cas de l’inscription des personnes sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) sur le Fichier des personnes recherchées (FPR) qui, à croire le ministre français de l’Intérieur, est en vigueur dès aujourd’hui, le 6 novembre 2022.

« Aussitôt annoncée, aussitôt appliquée », sommes-nous tentés de dire. Gérald Darmanin, qui veut faire de l’exécution des OQTF un cheval de bataille dans la lutte contre l’immigration irrégulière, ne perd pas de temps. Au menu de cette lutte figure, en premier, une meilleure surveillance des personnes sous OQTF. D’ailleurs, dès ce dimanche 6 novembre 2022, toute personne qui aura reçu une OQTF sera inscrite d'office au Fichier des personnes recherchées.

« L'inscription dans ce fichier va aider la police nationale et la gendarmerie à pouvoir constater quand des personnes ont l'obligation de quitter notre territoire », a annoncé Darmanin dans un entretien accordé à La Dépêche1. Cette annonce est considérée comme une première étape qui donne le ton avant la présentation du projet de loi sur l'immigration prévu pour le début de l’année prochaine.

Exécution des OQTF : réduire le nombre des recours de 12 à 4

Le ministre français de l’Intérieur n’a pas, en outre, manqué d’exprimer son envie de réduire le nombre de recours possibles pour les étrangers menacés d'expulsion. « Aujourd'hui, un étranger, menacé d'expulsion, a jusqu'à 12 catégories de recours possibles », explique-t-il, en proposant de « passer de 12 à 4 recours », pour, dit-il, « diviser par 3 le nombre de recours possibles, ainsi que les délais ».

Le même ministre n’a pas caché son désir d’en finir vite avec les personnes menacées d’expulsion. « Quand on dire "non" à une demande d'asile, ça vaudra "OQTF" », affirme Darmanin, qui explique qu'ils accourcissent « énormément » les délais et que « le tribunal aura 15 jours pour juger ».

Darmanin a, néanmoins, nuancé en rappelant que le gouvernement auquel il appartient procédera à une meilleure intégration des personnes en situation irrégulière par le travail. Aussi a-t-il rappelé la création annoncée cette semaine d'un titre spécifique pour régulariser les sans-papiers qui exercent des métiers dits « en tension ».


  1. ENTRETIEN EXCLUSIF. "La contestation ne peut pas basculer en violences", affirme Gérald Darmanin, La Dépêche 

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